Crise du lait : les professionnels trouvent un accord provisoire

Par Marina Torre  |   |  537  mots
Si les crises agricoles sont récurrentes en été depuis plusieurs années, la levée des quotas laitiers européens depuis le 1er mai pouvait laisser présager de nouvelles tensions dans le secteur laitier.
Les principaux acteurs de la filière laitière réunis ce vendredi par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll se sont accordés pour maintenir les prix du lait au moins jusqu'à la fin de l'année

Des mesures d'urgence pour le lait. Les représentants des producteurs, distributeurs et industriels de la filière laitière réunis ce vendredi par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll se sont accordés pour fixer des prix minimum afin de garantir un niveau de marge suffisant aux éleveurs. Cette revalorisation sera "répercutée en entier au producteur", a insisté le ministre de l'Agriculture lors d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion. Il ne devrait peser que "pour quelques centimes" sur les consommateurs en bout de course, a-t-il précisé.

Jusqu'à la fin de l'année

Ces prix fixés aux cas par cas devraient être valables du mois d'août jusqu'à la fin de l'année, a indiqué Thierry Roquefeuil, représentant de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), lors d'une rapide conférence de presse un peu avant le ministre.

"Il fallait sortir par le haut, trouver une solution qui, au moins jusqu'à la fin de l'année garantisse que l'on ne descende pas en dessous de 340 euros la tonne" a précisé Xavier Beulin, représentant de la FNSEA, également présent lors de cette réunion.

Par ailleurs, les produits français seront privilégiés, avec un appel lancé à la restauration hors domicile (collective privée et publique). Concernant ce mode de distribution qui peut représenter 20 à 30% des débouchés de certains éleveurs, une nouvelle rencontre doit avoir lieu dans une semaine.

Poursuite des manifestations?

 "Nous avions indiqué que la couverture des charges n'était possible qu'à 340 euros. Mais cela ne nous satisfait pas", a de son côté commenté Thierry Roquefeuil. Quelques manifestations ont encore eu lieu ce vendredi, par exemple des opérations de péage gratuit près de Toulouse. Les responsables des syndicats d'agriculteurs n'ont pas clairement indiqué face caméra si ce compromis était de nature à y mettre un terme. A La Tribune, Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL a cependant expliqué que:

 "Ce qui est annoncé est de nature à rassurer les agriculteurs. Nous sommes conscients que cela ne résout pas l'ensemble des problématiques. Nous maintiendront la vigilance en fonction de ce qui sera réalisé."

Côté distributeurs, Serge Papin, le dirigeant de Système U avait indiqué le 16 juillet réfléchir à la mise en place d'une compensation pour les éleveurs.

Quotas et négociations commerciales

Depuis la levée des quotas européens début mai, les prix, c'était prévu, ont fortement baissé. Les négociations tendues entre distributeurs et industriels ont également pesé.

>> Qui supportera la baisse du prix du lait après la fin des quotas ?

Cette réunion sur le lien s'est tenue quelques jours après l'annonce d'un plan de secours, en pleine crise sur les prix à la production dans l'agriculture. Elle ne sera pas la dernière puisque les mêmes représentants ont prévu de se revoir après une rencontre entre représentants européens en septembre. Rencontre qui devrait en outre aborder le sujet de l'embargo russe toujours en cours, mais aussi des difficultés des autres filières agricoles (viandes bovine et porcine).