La pépite bio de Danone brille au firmament du B Corp

Entrée voilà trois ans dans le cercle très fermé des entreprises certifiées B Corp, Les Prés Rient Bio, fabricante des desserts Les 2 Vaches et Faire Bien, vient de se hisser à la première place française et la quatrième place mondiale dans la catégorie « food » à la faveur de la reconduction de ce label très exigeant. Ce podium récompense une stratégie inventive qui cherche à conjuguer le bio et l’équitable.
A terme, Les 2 Vaches promettent que tous les ingrédients entrant dans la composition des produits seront certifiés équitables comme c'est déjà le cas pour le cacao, le sucre et depuis peu pour le café grâce à un partenariat avec Malongo
A terme, Les 2 Vaches promettent que tous les ingrédients entrant dans la composition des produits seront certifiés équitables comme c'est déjà le cas pour le cacao, le sucre et depuis peu pour le café grâce à un partenariat avec Malongo (Crédits : Les Prés Rient Bio)

Cela s'appelle bichonner ses fournisseurs. Ordinairement sur le pont sept jours sur sept, les cinquante éleveurs normands, qui approvisionnent la laiterie de Les Prés Rient Bio située près de Bayeux dans le Calvados ont droit à quelques jours vacances par an. Responsable ?  Le dispositif de remplacement financé par l'acheteur via un « fonds filière » gouverné par les agriculteurs eux-mêmes.

C'est l'une des singularités qui ont permis au leader de l'ultra frais bio de faire progresser sa notation au classement B Corp (Benefit Corporation) jusqu'à le hisser en pole position dans le secteur alimentaire.

Un label très sélectif

Admis de justesse avec un peu moins de 83 points en 2017 (le minimum requis étant de 80), son score a bondi à 126,8 points, trois ans plus tard. Une belle remontada pour qui connaît le niveau de sélectivité de ce label écologique délivré avec parcimonie par une ONG américaine. Importé en France en 2015, sa réputation croît en même temps que les enjeux de transition s'imposent dans le débat public.

Il distingue les entreprises qui « réconcilient but lucratif et intérêt collectif » et « qui ne cherchent pas à être les meilleurs au monde mais les meilleures pour le monde ». Au nombre de 4.000 dans 70 pays, les heureux détenteurs de la certification sont réputés avoir une approche à 360° de la RSE, impliquant l'ensemble des parties prenantes.

Eleveur normand-caféïculteur mexicain : même combat

A première vue, le fabricant des marques Les 2 Vaches et Faire Bien répond à la commande. Acquise depuis deux ans, sa certification équitable -et les dispositions mises en œuvre pour satisfaire au cahier des charges- lui a valu un bonus de points non négligeable, constate Christophe Audouin, directeur général.

« Les certificateurs ont jugé positivement le fait que nous soyons parmi les premiers à transposer les fondamentaux du commerce équitable Nord-Sud dans une logique Nord-Nord. Après tout, les conditions de travail d'un éleveur normand sont au mois aussi dures que celles d'un caféïculteur mexicain, à plus forte raison avec le changement climatique ».

Contrats d'achat du lait de long terme de quatre ans minimum, tarifs garantis (les plus généreux du marché), accompagnement à l'installation, abondement d'un fonds dédié à la filière, co-financement pour des programmes de réduction de l'empreinte carbone des fermes... Les Prés Rient Bio se font fort d'appliquer, sous nos latitudes, les principes chers à Max Havelaar et consorts.

 « Un bio plus exigeant »

En parallèle, l'entreprise a élevé ses standards pour « tendre vers un bio plus exigeant qui intègre plus fortement les enjeux du développement durable ». Les éleveurs sont incités à être quasi autonomes en fourrage, à augmenter la part de prairies ou à laisser paître les bêtes au grand air 280 jours par an.

Dans le même esprit, un travail est mené pour améliorer les recettes. A terme, Les 2 Vaches promettent que tous les ingrédients entrant dans la composition des produits seront certifiés équitables comme c'est déjà le cas pour le cacao, le sucre et depuis peu pour le café grâce à un partenariat avec Malongo pour la fabrication d'une crème dessert.

Objectifs, atténuer les impacts de la production et, au passage, se démarquer auprès de consommacteurs de mieux en mieux informés. « Même si nous avons connu une bonne année, le marché de l'ultra frais bio n'est plus aussi dynamique. Le label s'est dilué dans une somme d'offre considérable », reconnaît Christophe Audouin. Se revendiquer du commerce équitable n'exonère pas de garder un œil sur la courbe des ventes.

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