Soutien à l'automobile : Sarkozy déplore l'absence d'un plan européen

Nicolas Sarkozy s'est exprimé ce jeudi 26 février sur le plan français de soutien au secteur automobile. Il a à nouveau déploré l'absence "d'un plan européen de soutien" pour ce secteur et s'est félicité d'avoir inspiré les autres pays concernant la prime à la casse. Mercredi 25 février, l'Europe a manifesté sa volonté d'améliorer et de renforcer les aides afin de faire face à la crise de ce secteur. Quant aux Etats-Unis, ils tentent de soutenir leur secteur automobile en pleine crise.

Nicolas Sarkozy s'est félicité concernant la mesure de la prime à la casse en déclarant : "les autres nous imitent" lors de son discours, ce jeudi 26 février, dans l'Ain chez un grand équipementier automobile français (Plastic Omnium) sur le plan français de soutien au secteur automobile.  A cette occasion, il a encore déploré l'absence "d'un plan européen de soutien".  Rappelons que le plan  français avait été très critiqué, de Bruxelles à Berlin, pour ses aspects supposés "protectionnistes" et qui pourrait être modifié à la marge afin de répondre à ces accusations. Paris s'est aussi mobilisé via son nouveau Fonds stratégique d'investissement (FSI) qui est entré dans le capital de Valeo et pourrait faire de même dans d'autres groupes du secteur automobile.

Ce mercredi, la Commission européenne s'est exprimée sur la crise internationale que connaît le secteur automobile. Elle a indiqué qu'elle estimait possible la faillite de plusieurs constructeurs automobile américains et a précisé qu'elle veillera à ce que les soutiens accordés à ce secteur "respectent les règles internationales de la concurrence". "Le risque de faillite de deux, voire trois gros constructeurs américains se précise chaque jour", selon le commissaire à l'Industrie Günter Verheugen. Il a ajouté que "Les conséquences pour le marché américain sont impossibles à juger, mais il y aurait des conséquences pour les fabricants européens ».

Cependant, la Commission a rappelé à cette occasion qu'elle "ne permettra pas de nationalisme économique et elle veillera à ce que les règles de la concurrence soient respectées, sur le marché européen et hors du marché européen". Günter Verheugen a également précisé que des mesures seraient prises afin de faire respecter ces règles.

Les deux Commissaires Günter Verheugen et sa collègue chargée de la Concurrence Neelie Kroes ont présenté ce mercredi un rapport sur la situation et l'avenir de l'industrie automobile européenne dans lequel ils énumèrent "ce que les Etats peuvent et ne peuvent pas faire" pour l'aider. C'est un cadre d'action européen sur l' automobile qui a été proposé mercredi par la Commission européenne. Son objectif est de préserver le marché unique et à répondre aux attentes des Etats membres sur le soutien au secteur.

Aux Etats-Unis, le président Barack Obama a promis mardi 24 février de défendre les constructeurs automobile américains, en grande difficulté, estimant devant le Congrès que "le pays qui a inventé l' automobile (sic) ne peut pas l'abandonner". General Motors (GM) et Chrysler réclament respectivement jusqu'à 16,6 milliards et 5 milliards de dollars. GM  a déjà obtenu 13,4 milliards et Chrysler 4 milliards. Ford n'a pas encore réclamé de fonds publics, mais des experts estiment que ce n'est qu'une question de temps.

Les différents communiqués et déclarations de la Commission interviennent alors que plusieurs pays, dont la France, ont annoncé des mesures d'aide aux constructeurs contre la promesse de maintenir l'emploi sur leur territoire national, s'attirant les foudres de Bruxelles et d'autres Etats membres. D'ailleurs, la Commission s'était récemment dite "préoccupée" par le plan français, estimant que les quelque six milliards d'euros de prêts de l'Etat français à PSA Peugeot Citroën et Renault (3 milliards chacuns plus 500 millions pour Renault Trucks, finalement accéptés par sa maison-mère le suédois Volvo), octroyés à la condition de maintenir leurs usines en France, mettaient en péril le marché unique. Mais Paris a fait valoir que cette aide s'inscrit dans le cadre des régimes généraux déjà approuvés par la Commission en décembre et en février et que ce coup de pouce bénéficiera à tous les Européens.


La Commissaire à la concurrence Neelie Kroes a indiqué dans le communiqué de ce mercredi 25 février sur le renforcement du processus d'aides au secteurque : «les gouvernements ont la responsabilité de s'attaquer aux problèmes à court terme dans ce secteur, tout en préparant le secteur - et l'ensemble de l'économie - pour le long terme." Elle a également à nouveau insisté, lors d'une conférence, sur la nécessité de combattre tout protectionnisme. "Le protectionnisme n'est pas ce dont ont besoin les Etats membres ou les constructeurs européens", a considéré la commissaire néerlandaise.


Par ailleurs, la Commission a également communiqué le même jour des renseignements généraux sur la situation du secteur automobile européen . Elle précise notamment que 12 millions d'emplois dépendent de ce secteur et qu'en termes économique, son chiffre d'affaires annuel est d'environ 780 milliards d'euros. Dans ce communiqué, on peut lire notamment que « l'industrie automobile est essentielle à la prospérité de l'Europe » dont l'exportation est importante.

Dès dimanche, les différentes communications de la Commission seront étudiées par les vingt-sept Chefs d'Etat Membre lors d'un sommet extraordinaire sur la crise économique. Ce sujet devrait ensuite être présenté le 5 mars prochain à la prochaine réunion des ministres en charge de la Compétitivité.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Bonjour, il faut faire cela avec Intelligence,Clareté et Rapidité.Il faut aussi prevoir le retour des problemes americains,tant monetaires que sociaux,dans deux trois années sur l'Europe.Adaptation est le maitre mot de cette année2009/2010.Bonne jour...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Nicolas, le soutien que tu veux faire n'est pas le bon. Il faudrait juste soutenir l'innovation comme la voiture électrique par exemple. La crise est l'expression de l'absurdité de la consommation à tout prix. Il faut changer cela en consommant peu ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.