Essai auto : Toyota Verso S, fonctionnel, utile, mais peu charmeur

Ce "minispace" rival des Citroën C3 Picasso ou autres Renault Modus est pratique, rationnel, tonique, bien adapté pour transporter personnes et objets... Mais, question chaleur de l'accueil, on repassera !
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Tiens, fini les silhouettes rondouillardes, place à la géométrie ! Carré, avec des formes lisses et fonctionnelles, le petit monospace de Toyota est pratique, rationnel, logique. Nous lui trouvons d'ailleurs une bonne bouille, tant la carrosserie est simple et nette. Cela change de la mode "bling bling" des moulures et autres faux chromes en tous genres. Tour de force, la firme nippone réussit même à doter ce petit cube d'un coefficient aérodynamique de moins de 0,30, particulièrement satisfaisant.

Habitabilité record

L'habitabilité est valorisée au mieux par ces formes géométriques. Le pare-brise plat dégage bien l'espace. On ne se cogne pas en entrant ou en sortant. Et la sensation d'avoir de la place est très sympathique. De fait, malgré les faibles dimensions, on a ses aises. On pourra transporter personnes et objets, même encombrants, avec une longueur hors tout de 3,99 mètres à peine, soit la plus courte de tous les monospaces du segment. C'est moins qu'une Clio. Bien vu. Même si on regrette que le concept ne soit pas plus abouti, avec une banquette arrière coulissante qui permettrait de moduler le coffre. Les espaces de rangement, eux, sont nombreux, mais malheureusement mal étudiés. Dépourvus du moindre tapis de feutre ou de caoutchouc, ils ne retiennent rien. Au moindre virage, tout se promène et... glisse sur les genoux. Eh, il n'y a personne chez Toyota pour remarquer ce genre d'incongruités !

Intérieur lugubre

La position de conduite est assez bonne, légèrement surélevée, l'instrumentation simple et lisible. Les plastiques sont peu valorisants mais plutôt solides et assemblés rigoureusement. Rien à redire. Question charme, évidemment, on repassera. Ici, c'est noir, avec une ambiance aussi chaleureuse que sur une fourgonnette. Au style, ils ne se foulent pas. Mais, patience, à partir d'août 2011, on pourra opter pour un intérieur beige un peu plus avenant. Les équipements, eux, sont présents. Notre version "Lounge" de pointe dispose de la climatisation automatique, du toit panoramique, de l'accès-démarrage mains libres, de la caméra de recul...

Moteur creux au démarrage mais tonique ensuite

La conduite est à l'image de l'esthétique. Cette brave machine à rouler ne décevra pas au quotidien, avec, en prime, l'excellente réputation de fiabilité du constructeur et la qualité de son service après-vente. Comme tous les petits moteurs actuels, le diesel de faible cylindrée (1.400 centimètres-cube seulement) fait son boulot honnêtement. Mais, pour démarrer sans caler, il faut faire un peu patiner l'embrayage et emballer légèrement le moteur. Pas agréable. En outre, l'embrayage peu progressif n'aide pas à conduire en finesse. Dans les encombrements, la conduite est un rien hachée, avec des petits hoquets et des à-coups si on ne dose pas soigneusement les pieds gauche et droit. Mais, on a vu pire, même sur des voitures beaucoup plus onéreuses. Anémique au démarrage, la puissance arrive à partir de 1.300 tours-minute et l'atonie cède alors la place à une insoupçonnable vivacité. La tonicité surprend en deuxième et en troisième. Mais, avec une sixième vitesses très, très longue, il ne faut pas hésiter à rétrograder pour relancer la machine. La mécanique ne se montre pas toutefois d'une discrétion exemplaire. Loin de là. Assez rugueuse, elle est plutôt sonore. Malgré les isolants phoniques, vantés dans le dossier de presse.

Comportement routier efficace

La boîte de vitesses, bien placée en hauteur, est un peu rêche mais précise. Le comportement routier n'appelle pas, pour sa part, de commentaire négatif. La voiture a été conçue par des gens qui connaissent leur travail. C'est très efficace pour un si petit véhicule. On ne décèle aucune sensation de flottement ou de perte d'adhérence, même sur des pavés mouillés dans un virage serré. Rien à voir avec une Fiat 500 par exemple, à la stabilité plus précaire ! Mais, les suspensions tressautent trop fermement. Le confort est donc moyen. C'est sans doute, néanmoins, le prix à payer pour une stabilité au-dessus de tout soupçon.

Faibles consommations mais prix élevé

Ce petit moteur ne consomme pas beaucoup. Le poids contenu (1,1 tonne) y joue un rôle. De l'acier à haute limite d'élasticité, plus léger, entre pour 45% dans la carrosserie, d'après le constructeur. Nous avons consommé 5,3 litres aux cents, avec beaucoup de parcours urbains. Contrat à peu près rempli. Les rejets de CO2 sont du reste assez faibles : 113 grammes au kilomètre. Mais, un Renault Grand Modus fait mieux et a droit au bonus de 400 euros. Pas le Toyota. Cette économie (relative) compense un peu le prix d'achat (à partir de 17.800 euros). Produit au Japon, le Verso S pâtit du taux de change du yen, de moins en moins favorable à l'industrie nippone qui, il est, vrai a longtemps profité d'un cours très "juteux". Finalement, ce minispace est recommandable pour ceux qui cherchent un véhicule rigoureusement étudié et construit, sans histoires. Mais Toyota devrait soigner l'accueil à bord et rendre son petit diesel moins creux à très bas régime.

Modèle essayé : Toyota Verso S D4-D Lounge : 21.500 euros
Puissance du moteur : 90 chevaux (diesel)
Dimensions : 3,99 mètres (long) x 1,69 (large) x 1,59 (haut)
Qualités : habitabilité, véhicule rationnel et pratique, comportement routier efficace, sobriété, réputation de fiabilité, après-vente de qualité, moteur vivant...
Défauts : ... mais creux au démarrage, suspensions fermes, pas de banquette coulissante, espaces de rangement mal conçus, intérieur triste
Concurrents : Kia Venga CRDi 90 Active : 18.490 euros ; Renault Grand Modus 1,5 dCi 90 Exception : 19.950 euros ; Citroën C3 Picasso HDi 90 Exclusive : 21.500 euros

Note : 13,5 sur 20

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Commentaire 1
à écrit le 02/07/2011 à 11:08
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Alain-Gabriel Verdevoye aligne des faits qui étaient autrefois "cachés". Je ne peux que l'approuver. Effectivement les constructeurs japonais ont toujours bénéficié d'un yen très fortement sous-évalué mais surtout depuis maintenant 12 ans d'un crédit...

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