Volkswagen refuse que Bruxelles gère le problème des surcapacités

Christian Klingler, directeur des ventes et du marketing du groupe Volkswagen s'oppose à Sergio Marchionne, patron de Fiat. Le groupe allemand affirme n'avoir aucun problème de surcapacités.
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"Le débat sur les surcapacités n'est pas le bon débat. La question, c'est la compétitivité. Quand on est très compétitifs, la question des surcapacités ne se pose pas. Volkswagen n'a pas de problèmes de surcapacités en Europe", a martelé ce jeudi Christian Klingler, directeur des ventes et du marketing du groupe Volkswagen. "Nous ne sommes pas d'accord pour transférer la question des surcapacités à Bruxelles, qui n'y est pour rien", ajoute ce membre du directoire du groupe automobile allemand, en marge de la remise d'un prix décerné à Paris par un jury de journalistes français spécialisés (dont nous faisons partie) qui l'ont élu "Homme de l'année 2011".

Contre un transfert à Bruxelles du problème des surcapacités

Christian Klingler répond ainsi à Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat et président de l'ACEA (Association des constucteurs européens d'automobiles), qui appelait récemment "l'Europe à prendre en charge (la réduction des capacités), car, individuellement, les gouvernements des différents pays ne le feront pas". Le patron de Fiat, qui faisait état de "20% de surcapacités en Europe" avait même préconisé  la mise en place par l'Europe d'un "mécanisme de soutien financier" pour accompagner les réductions d'effectifs. Christian Klingler rétorque d'ailleurs qu'"il n'y a pas de position de l'ACEA là-dessus". A bon entendeur...

Contre les délocalisations

Le responsable des ventes du premier constructeur automobile européen souligne que "le groupe Volkswagen n'a jamais délocalisé. On investit énormément dans nos usines en Europe et en Allemagne. Nous générons 10 à 15% du PIB dans les divers pays où nous sommes implantés, voire 20% en Espagne. Nous avons une responsabilité sociale et nous avons créé en 2011 des  milliers d'emplois en Allemagne". Le bouillant dirigeant, qui s'exprime dans un français parfait, insiste: "l'Allemagne est une localisation avantageuse pour la technicité, la qualité de la recherche et du développement, la flexibilité". Quand on lui pose la question d'une éventuelle réexportation de véhicules produits en Chine - où Volkswagen est le deuxième acteur automobile - vers l'Europe, qui pourrait entraîner la fermeture d'une usine sur le Vieux continent, il affirme: "si on ferme une usine en Allemagne, on perd de la richesse, on génère une dégringolade du niveau de vie. Ce n'est pas notre philosophie".

Contre le traité de llibre-échange avec la Corée

En revanche, Christian Klingler est d'accord avec Sergio Marchionne sur la nocivité du récent traité de libre-échange signé avec la Corée, sans contrepartie. "Ce traité signé par Bruxelles est-il intelligent? Probablement pas. Il ne faut plus qu'on refasse ce qu'on a fait  avec la Corée. Bruxelles ne peut pas ne pas défendre le tissu industriel eruopéen". Concernant les traités actuellement en négociation avec le Japon et l'Inde, Christian Klingler assène: " il ne faut rien signer sans réciprocité.  En Corée, quand vous achetez un véhicule de marque étrangère, vous subissez aussitôt un contrôle fiscal...".

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Commentaires 7
à écrit le 31/03/2012 à 13:35
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Que de mensonges pour un responsable des ventes: -Contre les délocalisations- la famille Peugeot (FAURECIA) fabrique des sieges pour renault et volkswagen a Kenitra , au MAROC 200 000 par mois en 2009--------QUELLE INTOX

à écrit le 23/03/2012 à 8:08
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La Bruxellose c'est un hybride de la tubercullose économique de la grippe aviairetechnocrate

à écrit le 22/03/2012 à 22:37
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Je me demande ce qui pousse les technocrates européens a signer des contrats aussi stupides ? Aveuglement idéologique ? crétinerie ? Si ils géraient des boites privées ils les auraient déjà coulée... Si le but du jeu est de saborder l'industrie euro...

le 23/03/2012 à 13:23
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Pendant des années, le libre échange a très bien fonctionné pour l'économie européenne et surtout pour les grandes entreprises. C'est juste que les "technocrates" n'ont pas encore reçu ou compris les consignes de ces dernières. Ca va venir...

le 04/04/2012 à 23:17
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Non c'est pire, pour les croiser ... ce sont des mega bras-cassés, et je n'exagère pas ... S'ils étaient dans une société normale alors ils auraient été virés après 1 ou 2 jours (le temps de poser et de reprendre leurs affaires). J'ai été sidéré de c...

à écrit le 22/03/2012 à 20:50
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c'est plutôt facile de prendre de telles positions quand on appartient à un groupe protégé par une loi inéquitable envers ses concurrents européens. A quand une réponse favorable sur ce point aux nombreuses demandes de Bruxelles

à écrit le 22/03/2012 à 20:36
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"signé sans contrepartie". Tout est dit! Maintenant que le libre échangisme ne profite plus vraiment à l'économie européenne et que décidément les autres puissances ne jouent pas le jeu, espérons que les entreprises vont ramener "Bruxelles" à la rai...

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