Opel, allié de PSA en crise, appuie encore sur le frein côté emploi

L'allié de PSA pourrait supprimer un millier de postes de cols blancs à Rüsselsheim. La filiale allemande de GM en plein marasme multiplie le chômage partiel.
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Opel, filiale de l'américain General Motors, pourrait supprimer 1.000 postes administratifs à son siège de Rüsselsheim, selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Le constructeur germanique affirme pour sa part : "nous avons dit à plusieurs reprises qu'il y aurait une réduction du personnel mais nous ne consentons pas à entrer dans le domaine des chiffres concrets", selon les déclarations à l'AFP d'une porte-parole. Dans un communiqué, Opel avait confirmé un peu plus tôt "l'existence d'un plan clair concernant les coûts, dont les coûts de personnel", ajoutant que des négociations étaient en cours avec le syndicat IG Metall.

Chômage partiel

Selon la FAZ, qui cite deux membres du conseil de surveillance d'Opel, les suppressions de postes ne devraient pas prendre la forme de licenciements secs mais de retraites anticipées et d'un guichet de départs. Le constructeur avait annoncé en juin qu'il excluait tout licenciement sec et toute fermeture d'usine en Allemagne jusqu'à fin 2016. En plein marasme, déficitaire depuis plus d'une décennie, Opel a déjà mis plus de 11.000 salariés au chômage partiel en Allemagne depuis le mois dernier. Le chômage partiel concernera aussi les cols blancs à Rüsselsheim, dans la banlieue de Francfort, à partir d'octobre.

Valse des dirigeants

L'allié de PSA va mal et sa stratégie erratique n'améliore pas les choses. Opel a encore une fois changé de patron en juillet dernier. General Motors a nommé en effet le quatrième président en moins... de trois ans. Et il y en aura un cinquième, puisque le groupe américain affirme qu'il s'agit d'un président par intérim! L'allemand Thomas Sedran, 47 ans, prend donc la suite de Karl-Friedrich Stracke, "jusqu'à ce qu'un successeur soit trouvé". Karl-Friedrich Stracke, qui avait noué des relations privilégiées avec Philippe Varin, patron de PSA dont GM détient 7% du capital, avait démissionné contre toute attente à la mi-juillet, après un peu plus d'un an à peine à la tête d'Opel en grave crise. Thomas Sedran est, depuis le 1er avril, membre du directoire d' Opel, en charge de la stratégie et du développement commercial de l'entreprise, des fonctions qu'il va conserver. C'est un ancien consultant en restructurations.

Déficits en Europe

Opel et sa marque soeur britannique Vauxhall ne parviennent pas à enrayer la chute de leurs parts de marché en Europe (6,8% sur les six premiers mois de 2012 hors utilitaires, contre plus de 10 % il y a dix ans) et en Allemagne. La firme se trouve toujours en surcapacités, malgré des plans de restructuration à répétition. Fin juin, le conseil de surveillance d'Opel avait validé le plan stratégique de Karl-Friedrich Stracke. Celui-ci prévoyait notamment un arrêt de production dans l'usine allemande de Bochum. L'usine emploie 3.100 personnes, pour une capacité de production de 160.000 unités annuelles. Le patron démissionnaire avait aussi décidé que la nouvelle génération de compactes Astra sortirait des usines de Ellesmere Port (nord-ouest de l'Angleterre) et de Gliwice (sud de la Pologne) et qu'elle ne serait plus fabriquée en Allemagne. Au grand dam des syndicats. GM avait déjà fermé l'usine belge d'Anvers. GM a annoncé 400 millions de dollars (300 millions d'euros) de pertes au deuxième trimestre sur le Vieux continent.  Sur l'ensemble du premier semestre,  l'actionnaire du Michigan affiche 656 millions (500 millions d'euros) de déficit en Europe.

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