La Chine, paradis "bling-bling" des Porsche, Audi, BMW

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  573  mots
Porsche accroît fortement ses ventes en Chine
La Chine est le premier client de BMW et Audi. C'est aussi le premier débouché pour le 4x4 Porsche Cayenne. Le pays devrait devenir le marché phare du haut de gamme mondial d'ici à 2016.

La Chine est notamment un marché "bling-bling" d'automobilistes (très) riches. Le créneau du haut de gamme devrait dépasser celui des Etats-Unis, aujourd'hui le premier du monde, et ce d'ici à 2016, selon le consultant  McKinsey. Mercedes table pour sa part sur une hausse de 13% à 15 % des ventes dans le haut de gamme en Chine cette année, alors que le marché total des voitures particulières croîtrait de 10% seulement. Les véhicules les plus ostentatoires font un carton.

Le Porsche Cayenne, très populaire

C'est ainsi que, dans l'ex-Empire du milieu, le 4x4 Porsche Cayenne, particulièrement m'as-tu-vu, est désormais le plus vendu. Les ventes totales de la marque allemande ont d'ailleurs crû de 21% à 2.950 exemplaires en octobre en Chine et de 15% à 30.400 unités sur dix mois. Porsche, qui vise les 200.000 ventes annuelles en 2015, affirme que la République populaire deviendra dès l'an prochain son premier débouché, devant les Etats-Unis.

Chez BMW, c'est déjà chose faite. La Chine vient de passer devant les Etats-Unis. Les ventes du groupe bavarois (BMW et Mini) y ont progressé de 18% à 32.860 le mois dernier. Les volumes d'Audi ont augmenté pour leur part de 15% à 41.100 grâce à l'engouement pour les 4x4. La Chine est traditionnellement le premier marché de la firme aux anneaux, filiale de Volkswagen. Mercedes croît de son côté de 9% à 17.350.

Pour mieux répondre à la demande en produits de luxe, Volkswagen prévoit d'ailleurs de produire en Chine son gros 4x4 de luxe Touareg (demi-frère du Porsche Cayenne) à partir de 2015, dans le cadre de sa coentreprise avec SAIC. Cela permettrait au constructeur allemand d'enrichir son offre par le haut.

 Quelques mesures anti-voitures

Pourtant, malgré les apparences, tout n'est pas si rose. Car le gouvernement chinois prend  des mesures qui pourraient entraver la progression. Lamborghini (filiale italienne d'Audi) prévoit ainsi un recul de ses ventes en Chine à 200 unités environ cette année, contre 230 en 2012, en raison d'une nouvelle taxe sur la consommation appliquée aux "biens ostentatoires".

Ferrari (groupe  Fiat) a certes accru ses livraisons aux clients sur les neuf premiers mois de l'année en Chine. Mais la marque de Maranello n'en réduit pas moins ses livraisons aux concessionnaires - qui génèreront les ventes futures. Car Ferrari craint lui aussi l'impact de ces taxes sur les produits de luxe.

Parallèlement, les municipalités des très grandes villes veulent réduire le trafic afin de diminuer la pollution. La municipalité de Pékin a ainsi réduit son quota d'immatriculations de voitures neuves. Il ne délivrera désormais que 150 000 plaques d'immatriculation par an, contre 250 000 jusqu'à présent. Ce nouveau quota annuel sera appliqué durant quatre ans, afin de limiter à 600 000 le nombre de voitures neuves qui seront vendues dans la capitale entre 2014 et 2017.

Marché en forte croissance, quand même

Les plaques d'immatriculation continueront à être attribuées via un système de loterie. Pékin va aussi mettre en place plusieurs mesures pour réduire le trafic, notamment un péage urbain, des tarifs de stationnement plus élevés et l'agrandissement des zones où la circulation est interdite aux véhicules immatriculés hors de Pékin. Pékin est l'une des quatre villes chinoises qui ont imposé un quota d'immatriculations pour les voitures neuves.

Mais, tout est relatif. Le potentiel en-dehors de ces métropoles reste énorme. D'ailleurs, le marché chinois est reparti à la hausse en octobre, avec des immatriculations totales en progression de  24%!