Renault s'impose comme première marque étrangère en Russie

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  679  mots
Le Duster, vendu sous la marque Renault, est très prisé en Russie
La firme française a immatriculé près de 200.000 voitures en Russie sur les onze premiers mois de l'année, soit une progression de 11%. Renault arrive juste derrière son partenaire, le constructeur national Avtovaz (Lada). Il devance Kia, Hyundai, Chevrolet, Volkswagen, Toyota... Le marché russe a chuté de 6%

Les sujets de satisfaction sont rares pour l''industrie automobile française. Mais il y en a au moins un: Renault s'impose en Russie. Et ce n'est pas rien. La firme au losange demeure en effet obstinément  le deuxième constructeur automobile local... derrière le groupe national Avtovaz (Lada), dont il est d'ailleurs en passe de prendre le contrôle. Avec une part de marché de 7,6%, la firme française a immatriculé près de 200.000 voitures (191.215) sur les onze premiers mois de l'année, soit une progression de 11%, d'après les statistiques officielles de l'AEB (Association européenne des affaires).

Le marché russe a chuté de 6% dans  le même temps. Sur le seul mois de novembre, Renault a  augmenté ses volumes de 3%, sur un marché en recul de 4%. La firme française devance les marques coréennes Kia (181.994 sur onze mois) et Hyundai (166.982), l'américaine Chevrolet (155.894), l'allemande  Volkswagen (142.699) et les japonaises Toyota et Nissan. Cocorico. Ce n'est si souvent le cas dans le monde, hélas.

Doublement du potentiel

Et l'histoire de Renault en Russie, où il produit depuis 2005 à Moscou, n'est pas finie.  Le constructeur compte en effet "doubler ses capacités de production en Russie", affirmait à latribune.fr, lors du dernier salon de Francfort en septembre, Bruno Ancelin, le patron des activités russes du groupe au losange.

"Nous disposons d'un potentiel de 180.000 unités annuelles à Moscou, que nous devrions saturer cette année. Nous ajouterons des capacités de 170.000 véhicules à l'horizon 2015 chez Avtovaz", précisait le dirigeant. Soit 350.000 unités en tout. C'est 60% des volumes que Renault produit... en France.  L'usine d'Avtovaz à Togliatti devrait effectivement  lancer prochainement sur ses chaînes deux véhicules pour le compte de Renault. Et les opérations de Renault en Russie se réalisent dans de bonnes conditions de rentabilité!

Vive le Duster!

Renault doit son succès en Russie à ses Logan et Sandero à bas coûts, vendues sur place sous la marque Renault, mais aussi et surtout à son 4x4 Duster. Produit à Moscou, ce dernier représente plus de 40% des ventes locales de la firme tricolore. C'est d'ailleurs le 4x4 le plus populaire en Russie. Ses ventes ont progressé de 86% sur onze mois à 75.726 exemplaires.
 Rustique, pas trop onéreux, parfaitement adapté aux routes russes en médiocre état et au climat rigoureux, le Duster est la quatrième voiture la plus populaire sur le marché local.

Renault ne parie pas que sur Avtovaz, dont Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, a pris la présidence non opérationnelle en juin. La firme tricolore  "est dans une nouvelle phase de discussions" avec Zil, l'ex-contructeur russe des limousines soviétiques qui est essentiellement un producteur de camions. "Nous travaillons sur un plan de production de gros utilitaires chez Zil avec Fiat et ce, pour réduire l'investissement au minimum. Les deux véhicules passeront sur les mêmes lignes. Nous sommes en train de constituer une équipe commune avec Fiat et une société d'ingénierie. Cette phase durera quelques mois", soulignait Bruno Ancelin. Le début de production est prévu vers 2016. 

Près de 30% du marché

Par groupes, l'ensemble Avtovaz-Renault et son allié nippon Nissan, pesait 29,6% du gâteau russe sur les onze premiers mois de l'année. Malheureusement, si Renault cartonne, Avtovaz ne se porte pas bien. Victime d'une gamme de modèles très bas de gamme, de qualité médiocre et pour la plupart vieillissants, le fabricant des Lada a vu ses ventes chuter de 16% (sur onze mois) à 417.361 unités en Russie.

Avtovaz, dont Renault détenait 25% des parts jusqu'ici mais est en train de monter dans son capital (avec son partenaire Nissan), a d'ailleurs enregistré une perte de 2,6 milliards de roubles (60 millions d'euros) au premier semestre, contre un bénéfice net de 27,4 milliards de roubles (626 millions d'euros) un an plus tôt. Mais de nouveaux modèles sur des plates-formes de l''Alliance Renault-Nissan sont au programme.

PSA, en revanche, n'arrive pas à percer en Russie. Les immatriculations de Peugeot ont plongé de 24% (sur onze mois) à 31.117 unités et celles de Citroën de 13% à 26.418.