Citroën lance sa première DS "premium" conçue pour les... Chinois

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  613  mots
La DS 5LS sera produite en Chine et commercialisée là-bas en mars prochain (photo Harcourt)
Ce jeudi, Citroën dévoile à Paris la DS 5LS, qui sera produite et vendue en Chine à partir de mars 2014. Cette berline à quatre portes d'allure classique est la première DS de sa gamme chinoise. Viendront un "SUV" et une limousine. Pour rivaliser avec le "premium" allemand.

Dans un lieu emblématique en plein Paris, le Carrousel du Louvre, Citroën a révélé ce jeudi la DS 5LS, sa toute dernière création. Et ce, devant la presse internationale dans une manifestation à grand spectacle. Cette berline "premium" à quatre portes et coffre séparé, rallongée à 4,70 mètres pour donner plus de place aux passagers, est dérivée en fait de la compacte DS4 bien connue, et pas de la DS5  - contrairement à ce que son nom indique...

Une DS typée "Chine"

Plus "limousine" que les DS4 et DS5 européennes, cette berline beaucoup plus classique et cossue d'allure, devrait plaire en Chine, où elle fait "grosse" voiture. La dernière-née sera produite dans la nouvelle usine de Shenzhen... en Chine, où elle fera l'objet d''une commercialisation en mars 2014. Voilà une voiture destinée aux marchés extra-européens.

L'intérieur se veut luxueux, avec du métal, du bois et du cuir. La DS 5LS offrira des moteurs à essence comme les "THP" de 160 chevaux  et 200 avec injection directe et turbo, associés à une boite de vitesses automatique à six rapports telles qu'on les aime dans l'ex-Empire du milieu.

DS est en Chine une marque à part, totalement séparée de Citroën. Un cas unique au monde à ce jour. Car les DS y sont produites et commercialisées par une deuxième co-entreprise de PSA, CAPSA, avec le groupe Changan. Rien à voir avec l'autre société commune DPCA, avec le consortium Dongfeng, qui fabrique depuis les années 90 une grande variété de modèles Citroën et Peugeot dans le centre du pays, à Wuhan.

400.000 DS à ce jour

DS a vendu dans le monde à ce jour 400.000  véhicules, depuis la première DS3 lancée en mars 2010. C'est logiquement la petite citadine DS3 qui est  la plus populaire (265.000). La berline compacte DS4, trop proche de la Citroën C4 et commercialisée en mars 2011, est beaucoup moins prisée. Elle constitue même un semi-échec.

La DS5 de  gamme moyenne supérieure, lancée fin 2011,  n'est pas non plus un franc succès. Sa carrosserie originale, agressive, mais étrange et clinquante (entre le coupé, le break et le monospace) ne s'est pas imposée, surtout hors de l'Hexagone. Malgré de très bonnes qualités routières.

La DS3 a trouvé 16.800 clients en France sur les dix premiers mois de l'année, la DS4 10.300, selon les données officielles du CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles). La DS4 se vend moins bien que les BMW 1, Audi A3 ou Mercedes Classe A., ses trois rivales haut de gamme.  La DS5, elle, s'est immatriculée dans l'Hexagone à 7.230 unités seulement, loin derrière la BMW 3, mais devant l'Audi A4.

Cap à fond sur la Chine

Pour percer, DS compte sur... la Chine. Le site dédié de Shenzhen a des capacités de 200.000 unités annuelles. Premier modèle produit: la DS5. Mais, la gamme va s'étoffer en Chine, avec la dernière berline DS 5LS. Fin 2014, arrivera un "Crossover" (ndlr: 4x4 préfiguré par le concept DS "Wild Rubis"). En 2015 ou 2016 est attendue une grande limousine de très haut de gamme. Vaste programme. Ces véhicules "made in China" ne devraient pas être exportés vers l'Europe a priori.

"Nous visons 70.000 DS en 2014 et 200.000 à terme" en Chine, nous indiquait en avril dernier, en marge du salon de Shanghai, Arnaud Ribault, directeur général de DS en Chine. DS veut attaquer les valeurs sûres du marché chinois dans le haut de gamme, tels Audi, numéro un local du "premium", BMW et Mercedes, mais aussi Volvo (Geely), Lexus (Toyota) et Infiniti (Nissan).