Opel, la filiale allemande en crise de GM, doit "faire des efforts considérables"

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  495  mots
Opel n'est pas encore tiré d'affaire, selon son nouveau patron
GM retire Chevrolet d'Europe pour, soi-disant, laisser le champ libre à sa filiale allemande Opel, en crise. Mais le nouveau patron d'Opel affirme que la marque n'est pas tirée d'affaire...

GM retire brutalement sa marque fétiche Chevrolet d'Europe pour, soi-disant, favoriser Opel. Mais la filiale allemande du consortium américain ne va pas bien! Elle doit même encore "faire des efforts considérables" pour se redresser, reconnaît Karl-Thomas Neumann, son nouveau patron, dans une interview accordée au quotidien Süddeutsche Zeitung et publiée ce lundi.

Efforts considérables

"Nous devons faire attention à ne pas donner l'impression que nous sommes tirés d'affaire", a ajouté le nouveau - et énième - patron d'Opel, arrivé en mars dernier . "Nous devons encore faire des efforts considérables", insiste-t-il. "Le retour d'Opel a tout juste commencé". Des déclarations on ne peut plus circonspectes...

Le constructeur de Rüsselsheim, dont GM a voulu se débarrasser en 2009, est structurellement déficitaire puis une douzaine d'années avec des parts de marché en recul constant en Europe, et notamment en Allemagne. Il est par ailleurs quasiment absent hors du Vieux continent. En surcapacités chroniques, le  constructeur a annoncé fin mars dernier l'arrêt de la production automobile sur son site allemand de Bochum à la fin 2014. 

Chute des immatriculations

GM a encore réduit ses immatriculations de voitures neuves dans l'Union européenne (-5,6% sur dix mois 2013), avec un fléchissement d'Opel (-2,9%) et de Chevrolet (-18,3%). Essentiellement représenté par Opel (et sa marque soeur britannique Vauxhall), GM n'a plus que 8% de part de marché dans l'Union européenne, contre 10,6% en 2005, 10,8% en 2000, 12,1% en 1997.

GM avait enregistré l'an dernier un déficit d'exploitation (Ebit) de 1,8 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros) en Europe, après une perte de 747 millions en 2011. Le consortium de Detroit vise l'équilibre... d'ici à 2015. GM a en outre déjà passé pour 5,2 milliards de dollars (4 milliards d'euros) de dépréciations d'actifs en Europe dans ses comptes du quatrième trimestre 2012. Le retrait du marché européen de Chevrolet d'ici à 2016 va par ailleurs se traduire par une charge exceptionnelle nette de 700 millions à 1 milliard de dollars (515 à 735 millions d'euros), ventilée sur le dernier trimestre 2013 et les deux premiers de 2014.

Coopérations avec PSA

Opel coopère aujourd'hui avec PSA Peugeot Citroën. C'est d'ailleurs le seul résultat concret de la fameuse grande alliance mondiale que Philippe Varin, le président sortant du groupe français, avait scellée avec le mastodonte de Detroit en février 2012. Ce dernier vient en effet de se retirer brutalement du capital de PSA, en cédant ses 7%. 

La collaboration entre Opel et PSA  se traduira par la production d'un futur monospace compact Opel chez PSA à Sochaux, la fabrication des minispaces des deux groupes chez General Motors à Saragosse (Espagne). Ces deux familles de véhicules seront développées "sur des plates-formes PSA". Les premiers véhicules issus de l'alliance devraient être commercialisés à partir de 2016. Un  programme portant sur une nouvelle génération de véhicules utilitaires légers est également lancé. L'étude d'une toute nouvelle plate-forme a en revanche été abandonnée.