Insolents records de ventes pour Audi, Mercedes, Porsche, malgré la crise

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  680  mots
BMW vient de lancer la Série 4, dérivé coupé et cabriolet, de la célèbre Série 3 de gamme moyenne.
Après Audi, Mercedes et Porsche annoncent des ventes historiques en 2013 dans le monde. Investissements, technologies de pointe, qualité des finitions, un cocktail gagnant. Avec l'appui d'Angela Merkel.

Les records de ventes pleuvent. A tel point que tant de succès agace logiquement les concurrents français ou italiens. Mais les chiffres sont là. Les constructeurs de haut de gamme allemands ont tous aligné des ventes historiques l'an dernier. Porsche a livré plus de 162.000 véhicules à ses clients à l'échelle mondiale, en hausse de 15%. La Porsche 911 a continué notamment de susciter en 2013 un véritable engouement auprès du public : pour ses cinquante ans d'existence, la plus célèbre des voitures de sport s'est vendue à 30.000 exemplaires.

Mercedes en forte progression

Mercedes a écoulé pour sa part 1,46 million de véhicules en 2013,  en progression de 10,7%. Audi continue de maintenir la cadence. La  filiale haut de gamme de Volkswagen a enregistré une progression de 8,3% à 1,57 million de voitures. Avec deux ans d'avance sur son objectif de franchir la barre du 1,5 million de ventes annuelles.

Le numéro un du haut de gamme, BMW, a vu ses volumes augmenter au cours des onze premiers mois de 2013 de 8%  à 1.499.308 véhicules. Et ce, grâce notamment à sa nouvelle  Série 3 (+24%), qui représente 30% de ses ventes totales.

Succès aux Etats-Unis

Bref, ça cartonne malgré la crise en Europe. Alors que s'ouvre lundi 13 janvier le salon de l'auto de Detroit, aux Etats-Unis, les spécialistes germaniques du haut de gamme affichent en particulier de bons scores... outre-Atlantique. C'est le principal marché de Porsche, qui y a livré 42.323 voitures neuves l'an dernier (+20,8 %).  Les Etats-Unis sont aussi le premier débouché des Mercedes. La firme à l'étoile y a progressé fortement (+14%)  312.534 unités en 2013, dont la majorité produites sur son site de Tuscaloosa (Alabama). Même succès en Chine, où Audi est le traditionnel numéro un du "premium".

Sur le difficile marché européen, ces constructeurs résistent aussi, grâce à leur descente en gamme. Avec notamment sa nouvelle compacte Classe A, Mercedes a réussi à progresser (+5.9%) à 660.566 véhicules sur le Vieux continent. Porsche y a amélioré ses scores de 4,4%.

Investissements à gogo

Et ce n'est pas fini. Audi, qui a annoncé récemment 22 milliards d'euros entre 2014 et 2018 dont plus de la moitié profiteront aux sites historiques d'Ingolstadt et de Neckarsulm, compte écouler deux millions d'unités vers 2017-2018. Porsche vise, quant à lui, à cet horizon le seuil des 200.000. Et, d'ici à la fin de la décennie, Mercedes espère battre ses deux rivaux BMW et Audi, derrière lesquels il se trouve aujourd'hui.

Tout en maintenant leurs niveaux de production outre-Rhin, les marques spécialisées ont démarré de nouveaux sites dernièrement, comme Mercedes à Kecskemét, en Hongrie. Il y a plus d'un an, Audi annonçait la construction d'une usine au Mexique, à San José Chiapa (État de Puebla), pour y fabriquer son 4x4 Audi Q5 à partir de 2016. Objectif : 150.000 véhicules  par an, essentiellement pour l'exportation vers les Etats-Unis.

Au Brésil, Audi va investir 500 millions de reais (170 millions d'euros), afin d'assembler des A3 compactes en 2015 et des "SUV" Q3 en 2016 à Sao José dos Pinhais (Etat du Parana). Mercedes va aussi s'iimplanter au Brésil, tout comme BMW.

Un soutien actif du gouvernement allemand

N'en déplaise aux grincheux, c'est  la stratégie haut de gamme de ces constructeurs, poursuivie avec obstination, qui est à l'origine de leur succès. Avec, à la clé, des hautes technologies, des moteurs performants, des designs élégants, des intérieurs à la finition de qualité ainsi que quelques modèles de rêve qui tirent le reste de leur offre. Un cocktail qui a valu à ces labels une image mondiale à toute épreuve. Même si elles ne sont pas à l'abri de pépins de fiabilité...

Il est vrai que Mercedes, BMW et autres ont reçu un appui systématique des gouvernements allemands successifs, notamment de la chancelière actuelle Angela Merkel.  Celle-ci vient de le prouver en faisant pression sur Bruxelles pour "adoucir" les normes anti-CO2, jugées défavorables à l'industrie d'outre-Rhin. La vitesse libre sur de larges portions d'autoroute ainsi qu'une fiscalité beaucoup moins défavorable aux gros véhicules qu'en France ont permis à ces marques de s'épanouir d'abord sur leur propre marché national.