La Renault Zoé électrique enfin rechargeable sur une prise domestique

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  585  mots
Renault Zoé
C'est 590 euros de plus, mais on peut enfin recharger sa Renault Zoé électrique sur une simple prise domestique. A peine 10.000 unités en ont été vendues en un an. C'est 30 fois moins que de Clio IV.

Renault a du mal à vendre ses Zoé électriques! La firme au losange n'en a écoulé que 10.000 en un an. Pas terrible. C'est 30 fois moins que de Clio IV. Pour ne rien arranger, il faut dire que le client ne peut pas recharger sa voiture chez soi, sur une simple prise domestique, le comble! Mais, heureusement, Renault répare à présent son erreur.  Du coup, la firme au losange essaye de relancer sa petite voiture "zéro émission" désormais rechargeable à la maison. Mais c'est plus cher.

Le prix grimpe à 15.190 euros en version de  base Life, au lieu de 14.600  précédemment, bonus écologique de 6.300 euros déduit  - celui qui est généreusement offert par l'Etat aux frais du contribuable. Moyennant cette hausse de prix, le client a droit à un  "Flexi Charger" pour brancher enfin sa Zoé  sur une prise domestique, nécessairement raccordée à la terre. Il était temps. Les batteries se louent en plus, à 49 euros mensuels, pour 37 mois avec 1.250 kilomètres par trimestre au plus.

On peut aussi la louer

Cela permet de récupérer chez soi, à condition d'avoir un garage avec prise, environ 25 kilomètres d'autonomie en... 3 heures et l'autonomie complète pour faire 150-160  kilomètres dans des conditions réelles d' utilisation en 10 heures. Le "Flexi Charger"  est par ailleurs disponible en accessoire pour les possesseurs actuels de  Zoé, moyennant 590 euros. L'offre de la firme au losange comprend la prise renforcée "Green'Up Access" - Renault adore les anglicismes - de Legrand.

On peut aussi louer complètement sa Renault Zoé. La firme la proposera par ailleurs, dès le 4 mars, en location longue durée à partir de 169 euros par mois sur 36 mois et 15.000 km après un premier loyer majoré de 2 975 euros, bonus écologique déduit. La batterie est comprise, mais pour un roulage de 1.250 kilomètres seulement par trimestre.

Il est clair que la Zoé, produite à Flins en région  parisienne, risque de rester longtemps confidentielle. Même si elle vaut quasiment deux fois moins cher qu'une dispendieuse BMW i3! La voiture bute toujours sur le problème de l'autonomie et le temps de recharge dissuasif. Pas question d'avoir un déplacement d'urgence en pleine nuit si on a laissé la batterie à plat avant de se coucher!

Après avoir misé tant sur l'électrique à grands renforts de belles proclamations publiques, Renault et son allié Nissan sont aujourd'hui autrement plus laconiques. "On avait fixé 1,5 millions d'unités vendues en cumulé pour Renault et Nissan d'ici à 2016. On a repoussé l'objectif à l'horizon 2020",  reconnaissait Carlos Ghosn récemment, lors de la signature d'un accord au... Bhoutan, minuscule Etat himalayen qui se veut écologique.

Retards dans l'électrique

Le double PDG de Renault et Nissan, qui assure avoir investi quatre milliards d'euros dans l'électrique entre Renault et Nissan, ajoutait: "on admet tous que le développement des ventes est plus lent qu'on ne le pensait mais les chiffres continuent d'augmenter". La Nissan Leaf a passé "les 100.000" et atteint un rythme de "pratiquement 60.000 par an". Du côté de Renault, "le volume de ventes des Zoé va augmenter en 2014", précisait-il prudemment.

Tout est "très corrélé au développement des infrastructures, mais les concurrents arrivent, c'est un signe qui ne trompe pas", veut croire le PDG.  Il est vrai que les allemands s'y mettent avec les BMW i3 et Volkswagen Up notamment. Mais les constructeurs d'outre-Rhin ou japonais comme Toyota pensent que l'électrique sera une solution ultra-minoritaire à l'adresse des flottes essentiellement, pour des petites déplacements citadins,.