Le Dacia Duster passe le millionième exemplaire, un succès mondial

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  685  mots
Le Dacia Duster a été restylé l'an dernier
Le 4x4 à bas coûts de Renault a été produit à un million d'unités en quatre ans dans cinq usines. C'est le modèle le plus produit du constructeur français.
Lancé il y a quatre ans, le 4x4 Duster de Renault constitue un vrai succès.  Il est produit dans cinq usines à travers le monde, dont celle de Curitiba au Brésil, d'où vient de sortir le millionième exemplaire cumulé! Premier débouché: la Russie avec 151.600 unités. La France est le deuxième marché avec 145.600. Le Brésil arrive en troisième position à 117.300. En 2013, les ventes de Duster avaient atteint plus de 376.000 unités. C'est le véhicule plus produit du groupe au losange, devant la Clio IV. Renault vise un demi-million d'unités annuelles à terme pour ce véhicule à bas coûts.
 
Prix très abordable à 11.900 euros
 
Le célèbre 4x4  à petit prix est, outre Curitiba,  fabriqué à Pitesti (Roumanie) pour le marché européen, à Moscou (Russie), Medellin (Colombie) et Chennai (Inde). Il a également démarré en Indonésie (assemblage léger). Un modèle « très rentable », selon Arnaud Deboeuf, directeur de la gamme "Entry" à bas coûts de Renault, vendue sous le label roumain Dacia en Europe (sauf Russie) et en Afrique du nord, sous sa propre marque du losange ailleurs. On évoque in petto des marges très supérieures à 10%... Et ce, malgré un prix de base de 11.900 euros seulement. Certes, à ce tarif, la voiture est ultra-spartiate.

Mais, pour un tarif abordable de 15.600 euros, on a droit au nouveau moteur à essence très moderne 1,2 TCe de 125 chevaux et un équipement décent, avec notamment la climatisation. Le Duster culmine à 19.400 en diesel et quatre roues motrices qui en font un vrai 4x4. Même le cuir arrive sur ce Duster, en option à 600 euros - même si l'aspect bas de gamme laisse à désirer !

 Coûts salariaux : un rapport de 1 à 7

Concurrence ? Il n'y en a pas. Comptez 6.000 euros de plus au bas mot pour un 4x4 nippon de même taille. Comment Renault arrive-t-il à proposer des tarifs aussi bas, tout en gagnant de l'argent ? Tout d'abord le Duster repose sur la plate-forme éprouvée de la Logan. Plus de cinq millions de véhicules ont été produits à ce jour sur cette base. De quoi réaliser de sacrées économies d'échelle… Seules « 25 à 30% » de pièces sont spécifiques au Duster. Le reste est partagé avec d'autres véhicules. Ca aussi, ça génère des synergies.

Un modèle simple, avec bien moins de pièces qu'un concurrent de même taille, léger (1,2 tonne seulement, quand un 4x4 rival affiche facilement 300 kilos de plus) et comportant peu de variantes. Ici, tout est pensé au plus juste, sans superflu. Evidemment, si le véhicule est assez fiable, la finition est médiocre, les petits grincements ne manquent pas et le veillissement ne semble pas extraordinaire. 

Enfin, ce Duster est produit dans des pays à bas coût de main d'œuvre. « Le différentiel de coût horaire  entre la Roumanie et la France est de 1 à 7 », rappelle Arnaud Deboeuf. Au Maroc, où sont produits les Sandero, Lodgy et Dokker sur la même plate-forme, le « différentiel de coûts avec la France est de 1 à 10 ». Carrément.

 Il faut aussi noter que le Duster se vend surtout dans ses versions les... plus chères. Le prix de vente moyen en France est de 16.500 euros, avec notamment 30% de modèles à transmission 4x4 plus onéreuse. En Russie, c'est carrément 80% des transactions qui se font avec des véhicules dotés de quatre roues motrices. Et des versions plus luxueuses qu'en Europe avec boîte automatique sont proposées en Russie et en Inde, où elles sont appréciées. C'est aussi bon pour les marges.

Plus d'un million de ventes annuelles pour l'"Entry"

Le Duster couronne la gamme "Entry" de Renault, également constituée de la fameuse Logan de 2004 - redessinée l'an dernier -, des Sandero, Dokker et Lodgy, ces deux dernières connaissant un succès mitigé. Ces modèles ont passé pour la première fois la barre du million de ventes annuelles l'an passé (1.084.519, contre  953.575 exemplaires en 2012). Soit 41,3% du volume total de l'ex-Régie. Sans cette gamme, les ventes de Renault auraient reculé de 3,2%!