PSA Peugeot Citroën fonce (enfin) en Chine

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  597  mots
La nouvelle Peugeot 408 II chinoise (Crédits : DR)
La nouvelle usine chinoise de PSA, Wuhan III, produit sa 100.000ème voiture. Avec plus de 60.000 ventes en mai, DPCA, co-entreprise de PSA en Chine, détient plus de 4,5% du marché chinois. Le groupe français vise 700.000 ventes cette année en Chine.

Dix mois après son inauguration, la nouvelle usine chinoise de PSA, Wuhan III, a produit fin mai dernier sa 100 000ème voiture, un "CrossoverPeugeot 2008. Ce troisième site (dans le centre du pays) de la co-entreprise de PSA avec Dongfeng, DPCA, produit également deux autres modèles, les berlines d'entrée de gamme pour pays émergents Citroën C-Elysée et Peugeot 301. Un quatrième véhicule sera mis en route prochainement. La nouvelle usine atteindra courant juin son potentiel de production de 44 véhicules à l'heure en deux équipes.

Avec plus de 60.000 facturations en mai, PSA affirme que sa co-entreprise locale DPCA détient une part du marché chinois "supérieure à 4,5%, en hausse de 0,6 point par rapport à mai 2013". Sur cinq mois, la part "s'établit à 4,2% pour un volume de ventes supérieur à 285.000 unités". Citroën a vu ses volumes croiître en mai de 15% et  Peugeot de près de moitié.

Citroën est surtout tiré en Chine par la nouvelle petite C-Elysée (7.700 livraisons en mai) et la bonne tenue de la compacte à quatre portes pour le marché local, la C-Quatre (8.100). Peugeot tourne surtout en Chine avec la 308 (l'ancien modèle, 8 000 livraisons), le "SUV-monospace" 3008, nouveau sur ce marché (6.100 livraisons), et la  301 (6.000).

700.000 voitures cette année

Fort de ce bon début d'année, PSA Peugeot Citroën confirme l'objectif de 650.000 voitures au total pour DPCA en 2014. Le groupe auto français dispose également d'une deuxième co-entreprise en Chine, CAPSA avec le groupe Changan, qui vient tout juste de démarrer la production des DS à Shenzhen.  Cette seconde société commune, totalement indépendante de la première, vise pour sa part 50.000 véhicules (DS)  cette année en Chine. Soit un total prévu de 700.000 Peugeot, Citroën et DS dans l'ex-Empire du milieu. Ce qui représenterait une croissance des volumes de 30% par rapport à l'année 2013.

De nombreuses nouveautés sont programmées d'ailleurs prochainement, comme la Peugeot 408 II, une 308 (la nouvelle) allongée avec coffre séparé spécifique à ce marché, un "Crossover" Citroën de petite taille,  et un "SUV"  à vocation haut de gamme chez DS, le 6WR.

Cette fois, PSA semble enfin parti à l'offensive. Après un très long marasme. Peugeot avait pourtant été le pionnier sur le marché chinois, et ce,  dès le milieu des années 80 en même temps que Volkswagen ! Mais, hélas, des erreurs de partenariat au départ, des produits mal adaptés et un manque d'ambitions ont longtermps handicapé le groupe tricolore. Malgré les récents progrès, PSA a du coup conservé de ces errements une part de marché encore bien faible, face aux ténors que sont Volkswagen, GM, Hyundai-Kia, Nissan.

Marge 7% en Chine

DPCA réalise certes une "marge opérationnelle de 7%", comme l'affirmait au salon de Pékin en avril dernier Carlos Tavares, nouveau président de PSA. Mais, "on peut faire mieux", soulignait-il sans ambages. 7% constitue un résultat honorable.  Mais c'est… moitié moins que les marges des sociétés communes en Chine des japonais Nissan ou Honda, souligne-t-on officieusement au sein du constructeur français. Il y a donc là aussi encore des progrès à faire.

Dongfeng, le constructeur public de camions chinois, est le partenaire local de PSA depuis les années 90. Il vient de franchir une nouvelle étape, en entrant carrément dans le capital du groupe PSA en crise, à hauteur de 14%, à parité avec la famille Peugeot et l'Etat français. Dongfeng Motor Group et l'Etat français ont investi chacun dernièrement environ 800 millions d'euros dans PSA Peugeot Citroën.