Renault se relance au Brésil avec la (Dacia) Sandero... en pleine Coupe du monde

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  622  mots
la Renault Sandero II brésilienne
Renault commercialise ce mois-ci sa Sandero II au Brésil. Produite à Curitiba avec les Logan et 4x4 Duster, elle permet de relancer les ventes. Les immatriculations de Renault ont progressé de 11,5% au Brésil sur cinq mois. C'est le deuxième débouché de Renault derrière la France.

Elle est providentielle pour Renault cette gamme "Entry" de voitures à bas coûts! Les Dacia roumaines du constructeur français cartonnent en Europe, où elles compensent le déclin structurel de la marque tricolore elle-même. Et, en-dehors du Vieux continent, les Logan, Sandero, Duster, sont le fer de lance de l'expansion internationale de l'ex-Régie.

Renault commercialise ainsi ce mois-ci  - sous sa marque - les toutes nouvelles Sandero II au Brésil, produites à Curitiba, dans l'Etat du Parana. La version pseudo-baroudeuse "Stepway", arrivera, elle, fin 2014. Un vrai renouvellement de la gamme, puisque la Logan II avait été lancée au Brésil en fin d'année dernière. La Sandero II est un modèle clé, rentrant dans la catégorie fiscalement favroisée du "Carro popular" (moteurs de moins de 1.000 centimètres-cubes). La Sandero II est disponible avec un micro-moteur 1,0 et un 1,6, tous deux "Flex Fuel" c'est-à-dire pouvant fonctionner à l'essence ou à l'alcool.

Forte progression de Renault

Alors que, en pleine Coupe du monde de football, le marché automobile bréslien plonge,  les immatriculations de Renault croissent! Elles ont même progressé de 11,5% au Brésil sur cinq mois à 68.060 unités. Le marché total des voitures neuves fléchissait pour sa part de 8,3%, selon l'association des constructeurs Anfavea. Renault est, avec Ford (+2,9%), le seul des grands constructeurs industriellement présents dans le pays à gagner du terrain. PSA reculait quant à lui de 10% à 42.756 exemplaires sur cinq mois. Renault a même progressé de 20% sur le seul mois de mai. Avec une pénétration de 6,8%.

Renault reste certes loin des  quatre "grands" constructeurs historiques comme Fiat, Volkswagen, Chevrolet (GM) et, en retrait, Ford. Cinquième constructeur local, Renault demeure trois plus petit que le champion local, le groupe Fiat. Il n'empêche. Le Brésil est depuis 2011 le deuxième marché de Renault, après la France. Et c'est l'un des plus rentables, affirme le constructeur.

Hausse des capacités de production

Carlos Ghosn, PDG de Renault, a d'ailleurs annoncé en avril dernier  un nouveau plan d'investissements pour le Brésil sur la période 2014-2019 de 500 millions de réals (162 millions d'euros). Le plan précédent de 1,5 milliard de réals (485 millions d'euros) avait permis l''augmentation des capacités de production de 280.000 à 380.000 véhicules par an dans l'usine de Curitiba; le renouvellement de la gamme avec notamment l'introduction du fourgon Master; l'expansion du réseau de concessionnaires avec l'ouverture de 100 nouveaux points de vente au cours des trois dernières années. La firme tricolore en est à 275 aujourd'hui. Elle vise désormais une part de marché de 8% à l'horizon 2016.

Renault produit des véhicules à Curitiba depuis quinze ans. Après avoir longtemps stagné et perdu beaucoup d'argent, la firme au losange a percé avec sa gamme "Entry" (Sandero, Logan et 4x4 Duster) fabriquée sur place. Alors que Volkswagen avait misé dès les années 50 sur le Brésil, Renault avait fait le choix à l'époque de l'Argentine, où il a produit une succession de véhicules, depuis les Dauphine et R4.

Renault est même devenu un acteur majeur en Argentine dans les années 60 en reprenant le constructeur local IKA, qui fabriquait alors des Jeep et des modèles (Rambler, Torino) sous licence du constructeur aujourd'hui disparu American Motors. Renault fabrique encore à Cordoba des fourgonnettes Kangoo, la berline Fluence ainsi qu'une très vieille Clio II maintes fois restylée et qui sert d'entrée de gamme pour l'Amérique du sud. Comme pour PSA, le choix historique de l'Argentine a forcément handicapé Renault ensuite au Brésil. Le Brésil représente un marché de presque trois millions de véhicules (utilitaires légers compris) prévus cette année, contre 750.000 escomptés en Argentine.