PSA part à l'offensive en Europe et Chine, mais... chute ailleurs

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  645  mots
La toute nouvelle Citroën C4 Cactus débarque
Porté par la reprise du marché européen et la Chine, PSA affiche des ventes mondiales semestrielles en hausse de 5,6% à 1,54 million d'unités. Mais le hors Europe représente à peine 38% de ses volumes. Les ventes plongent en Amérique latine, Afrique-Moyen-Orient, Russie.

Porté par la reprise du marché européen et la Chine, PSA affiche des ventes en hausse au premier semestre. Le groupe auto français en crise a vu ses volumes mondiaux progresser de 5,6% à 1,54 million d'unités au premier semestre. Cocorico. Peugeot augmente ses ventes de  5,7% à 853.500, Citroën de 7,2% à 623.700. Mais DS, ex-label "premium" de Citroën et marque indépendante depuis 47 jours au sein de PSA, est en recul. Le label  haut de gamme a fléchi de 9,6% à à 63.800 unités!

308, 2008, C3, ça marche

Sur la seule Europe, dans un marché en hausse de 6,6% (utilitaires compris), les ventes de PSA Peugeot Citroën se sont établies à 956.000 véhicules, en  croissance de 11,7%. La part de marché du groupe progresse et s'établit à 12,1%. Cette augmentation des volumes s'explique par une hausse des marchés français, espagnol et britannique, sur lesquels le constructeur tricolore est traditionnellement fort.

Elle reflète également la sortie de modèles réussis et bien accueillis, comme la compacte Peugeot 308 II, élue "Voiture de l'année", qui "a dépassé le seuil des 100.000 commandes cumulées pour la berline, des 21.000 pour le nouveau break SW. Une équipe de nuit a même été ajoutée en juin à Sochaux pour porter la production  des 308 à 900 unités quotidiennes.

Le petit "SUV" (faux 4x4) 2008,  dérivé de la 208, a atteint les 95.400 ventes au premier semestre. La 2008 est produite à Mulhouse, où la production a augmenté de 310 unités par jour au lancement à 860 actuellement. Les clients aiment. Côté Citroën, on profite du monospace C4 Citroën II qui s'est vendu à 69.000 unités sur le semestre. C'est le leader européen des monospaces. compacts.

Citroën profite aussi du regain d'intérêt pour la petite C3, à la production perturbée l'an dernier à cause de l'arrêt de l'usine d'Aulnay. Aujourd'hui produite uniquement à Poissy pour l'Europe, la C3 progresse de 30% sur six moins dans le monde  à 106.000 ventes. En revanche, la gamme DS plonge sur le Vieux continent de 21%, faute de nouveau modèle.

En Chine, c'est enfin parti

Si PSA  retrouve des couleurs en Europe, il affiche aussi de fortes augmentations en Chine où il fut longtemps à la traîne, avec une progression de 24,5% des volumes semestriels de Peugeot et Citroën à travers la co-entreprise DPCA à 342.900 facturations. L'autre co-entreprise, CAPSA, qui produit uniquement des DS, a affiché 10.000 ventes. La Chine représente près d'un quart des ventes du groupe PSA aujourd'hui.  Toutefois, la pénétration de PSA à 4,2% demeure faible.

Malheureusement, c'est nettement moins rose ailleurs, où les marchés eux-mêmes sont en crise. En Amérique latine, si le marché fléchit de 9,2%, PSA dégringole carrément de 27% à 107.000 unités. C'est faible, avec une pénétration de 4,6% seulement. Au Brésil, PSA a plongé de 22%, faute d'une gamme adaptée. Trop de modèles trop marginaux, d'où des pertes chroniques...

En Russie, les ventes de PSA reculent 3,5 fois plus que le marché à 23.400, un volume dérisoire. Là aussi, PSA ne dispose pas d'une gamme adaptée et ses produit, pour la plupart importés, sont trop chers. En Afrique-Moyen-Orient, c'est la Bérézina avec une chute de 37% à 81.600. En Inde-Pacifique, les volumes demeurent marginaux (9.600 exemplaires à peine, -4%). PSA justifie ces plongeons par sa volonté de ne pas rentrer dans la guerre des prix. Un argument un peu facile et servi depuis longtemps!

Conséquence de l'effondrement de ces ventes, les ventes hors d'Europe de PSA ne représentent plus que 38% du total, contre 42% l'an dernier. On est très loin de l'objectif d'égaliser à 50-50 dans deux ans, l'idée fixe de l'ancien patron Philippe Varin. PSA est donc toujours beaucoup trop européocentré. C'est certainement le constructeur le plus dépendant de l'Europe. Une faiblesse structurelle grave dont carlos tavares, le nouveau président, est tout-à-fait conscient. PSA dévoilera le 30 juillet ses résultats financiers pour le semestre écoulé.