Pour faire face au succès, BMW produit aussi des Mini aux Pays-Bas

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  669  mots
La première Mini produite à Born
BMW démarre la production des Mini aux Pays-Bas, dans une ancienne usine partagée alors par Volvo et Mitsubishi. Le site anglais d'Oxford est insuffisant pour faire face au succès des véhicules.

Il y en a qui croûlent sous les surcapacités européennes comme PSA, Renault, Ford, GM Fiat, Honda. A l'inverse, quelques rares constructeurs ne savent plus où trouver des usines pour produire davantage. C'est le cas de Mini. Trop à l'étroit dans son usine d'Oxford, la marque anglaise de BMW démarre ce jeudi officiellement la production aux Pays-Bas, sous contrat chez VDL Nedcar à Born.

2.000 salariés à Born

2.000 salariés seront affectés à la production à partir de cet été. Cette année, la production devrait atteindre plusieurs dizaines de milliers de voitures, affirme le groupe allemand. L'encadrement a été formé dans les usines de BMW à Oxford, site-phare de Mini, mais aussi à Leipzig et Regensburg outre-Rhin.

En 2013, 303.000 unités de la gamme Mini ont été produites, dont 175.986 Mini, cabriolets, break Clubman, roadsters et coupés à Oxford. 125.500  unités du "SUV" Countryman et de son dérivé Paceman ont été en outre fabriquées chez le sous-traitant Magna Steyr, à Graz, en Autriche. 

Le site néerlandais de Born est une ancienne usine qui a naguère fabriqué des Volvo suédoises, des Mitsubishi nippones, des Smart allemandes (Daimler). Les accords sur la vente de l'ex-site Nedcar de Mitsubishi Motors à l'entreprise néerlandaise VDL ont été signés fin septembre 2012. Immédiatement après, VDL a signé un autre accord, avec BMW cette fois, pour fabriquer les Mini.

Hausse des capacités en Grande-Bretagne aussi

Si Born produira des Mini anglaises additionnelles, le site britannique traditionnel d'Oxford n'en demeure pas moins l'usine principale. BMW avait annoncé en effet en juillet 2012  qu'il comptait investir 250 millions de livres (310 millions d'euros) d'ici à la fin de 2015, pour augmenter son potentiel industriel en Grande-Bretagne!

Les capacités à Oxford devraient atteindre prochainement 260.000 unités annuelles. Ce qui est encore insuffisant. Le constructeur automobile allemand veut par ailleurs muscler son site de mécanique également britannique de Hams Hall. Depuis 2000, BMW affirme avoir investi plus de deux milliards d'euros outre-Manche. 

BMW a  repris la marque Mini en 1994, en rachetant alors le groupe britannique Rover, dernier avatar du conglomérat en déliquescence  BMC devenu British Leyland puis... Rover. Mais las, faute de pouvoir redresser la barre, le bavarois s'est  débarrassé de Rover (et de Land Rover) six ans après! A ce moment, Mini aurait pu sombrer. 

Mais BMW a alors eu le coup de génie de conserver cette pépite. Partant d'une feuille blanche avec une gamme de véhicules au style "rétro", tous inspirés de la célèbre devancière mais modernes et  fiables, BMW est parvenu à relancer en 2001 un label "glamour" à souhait. De multiples dérivés ont vu le jour depuis.

Un tout nouveau modèle

La quatrième génération de Mini a été commercialisée en mars-avril  dernier. Celle-ci repose sur une toute nouvelle plate-forme, qui servira aussi à des voitures de la marque BMW elle-même, comme le monospace compact BMW Série 2 Active Tourer prévu pour la rentrée. La nouvelle Mini étrenne aussi une panoplie de tout nouveaux moteurs à trois et quatre cylindres. Des mécaniques modulaires qui permettront de faire même des six cylindres pour BMW par la simple multiplication des cylindres (500 centimètres-cubes chacun). Histoire de réaliser des économies d'échelle.

C'est le 26 août 1959 que British Motor Corporation (BMC) dévoilait sa petite citadine révolutionnaire à traction avant présentée alors sous deux marques: la Morris Mini-Minor et l'Austin Seven. Entre 1959 et 2000, date de l'arrêt de production de la première Mini, cette voiture s'est  fabriquée à 5.3 millions d'exemplaires dans ses nombreuses versions et sous divers labels (Austin, Morris, Wolseley, Riley, Van den Plas, puis Mini). 

Un véhicule à peine amélioré au fil du temps, qui a conservé tout du long ses qualités (gabarit riquiqui, ligne originale, tenue de route, maniabilité) comme ses défauts (fiabilité douteuse, inconfort...). Ces voitures ont  même eu leur heure de gloire  en remportant trois victoires au Rallye de Monte-Carlo avec les Mini Cooper S en 1964, 1965 et 1967.