Après l'avoir furtivement exposée au salon de Tokyo, BMW donne le véritable coup d'envoi de sa nouvelle Mini au 26ème "North American International Auto Show" de Detroit, le 13 janvier prochain, où plus de 800.000 visiteurs sont attendus dans... l'horrible parallélépipède en béton nommé Cobo Hall le long de la Detroit River. Les premières photos de la dernière Mini avaient été dévoilées fin juillet. La quatrième génération de la citadine anglaise, qui a hélas bien grandi puisqu'elle mesurera 3,82 mètres de long (20 centimètres de plus que la future Twingo III de Renault), arrivera sur le marché le 13 mars 2014. Pour la première fois, une version à cinq portes est aussi prévue.
Toute nouvelle plate-forme flexible
Elle inaugurera une toute nouvelle plate-forme, laquelle sera partagée pour la première fois avec des véhicules de la maison-mère allemande comme le monospace compact prévu pour l'an prochain... Jusqu'ici, la plate-forme à traction avant des Mini était réservée au label britannique. Voilà de quoi fêter le... 55 ème anniversaire de la toute première citadine parue alors sous les marques Austin et Morris du conglomérat automobile britannique BMC.
Une toute nouvelle génération de moteurs modulables est au programme. Des modules qui permettront de faire également des quatre et des six cylindres pour BMW par la simple multiplication des cylindres (500 centimètres-cubes chacun). Histoire de réaliser des économies d'échelle. La Mini Cooper à essence à trois cylindres développera 136 chevaux, la Cooper S à quatre cylindres 192 et la Cooper diesel à trois cylindres 116. Ces moteurs remplaceront les actuelles mécaniques co-produites (essence) avec PSA. La Cooper D devrait rejeter à peine 92 grammes de CO2 au kilomètre.
5,3 millions d'unités
C'est le 26 août 1959 que British Motor Corporation (BMC) dévoilait sa petite citadine révolutionnaire. Entre 1959 et 2000, date de l'arrêt de production de la première Mini, cette voiture s'est fabriquée à 5.3 millions d'exemplaires dans ses nombreuses versions et sous divers labels (Austin, Morris, Wolseley, Riley, Van den Plas, puis Mini). Un véhicule qui a passé les années sans beaucoup de changements, avec ses formidables qualités (gabarit riquiqui, ligne originale, tenue de route exceptionnelle pour l'époque, maniabilité...) et ses défauts rédhibitoires (fiabilité désastreuse, finition médiocre, inconfort notoire...).
Ces voitures ont notamment eu leur heure de gloire en sport automobile à travers les trois victoires au Rallye de Monte-Carlo avec les Mini Cooper S en 1964, 1965 et 1967! La Mini n'a pas été seulement fabriquée en Grande-Bretagne, mais aussi en Italie sous la marque Innocenti, en Espagne et même au... Chili.
La Morris Minor de première génération
Relance de la marque
Au terme d'une très longue décadence, BMC, devenu British Leyland, puis Rover tout court (du nom d'une des nombreuses marques), est passé sous le contrôle du British Aerospace avec une participation et l'aide technique du japonais Honda. Puis, c'est BMW qui a repris les restes du groupe en 1994. Mais, faute de pouvoir redresser la barre, le bavarois s'est finalement débarrassé de Rover, fortement déficitaire, six ans après. Rover a survécu quelques années avant de faire faillite et de disparaître. La branche 4x4 Land Rover a été cédée à Ford puis à l'indien Tata.
BMW n'a gardé que Mini. Un coup de génie. Partant d'une feuille blanche avec une gamme de véhicules au style "rétro" inspirés de la célèbre devancière mais modernes et (enfin) fiables, BMW est parvenu à relancer en 2001 un label "glamour" à souhait. A l'aide d'un marketing positionnant les produits en haut de gamme (par rapport au gabarit). De multiples dérivés ont vu le jour depuis, comme le cabriolet, le break Clubman ou le 4x4 Countryman... Les ventes mondiales de la marque Mini ont du coup atteint un nouveau record de 301.526 unités en 2012 (+5,8 %). Sur les six premiers mois de 2013, les ventes ont toutefois légèrement fléchi de 2% à 148.798 unités.
Investissements capacitaires
Les Mini sont essentiellement produites à Oxford, au coeur de la vieille Angleterre, mais les Countryman et le coupé Paceman sont sous-traités chez Magna Steyr à Graz, en Autriche. BMW a annoncé qu'il comptait investir 250 millions de livres (310 millions d'euros), entre 2012 et 2015, pour augmenter son potentiel industriel en Grande-Bretagne, car Mini est en sous-capacités de production, tellement la demande est forte. Quel paradoxe face aux surcapacités de Renault, PSA, Ford, Opel, Fiat!
Le constructeur allemand veut muscler son site d'Oxford mais aussi son usine de mécanique de Hams Hall. Depuis 2000, BMW affirme avoir investi plus de 2 milliards d'euros outre-Manche. Mais ça ne suffit pas. BMW va aussi assembler des Mini... aux Pays-Bas dans l'ancienne usine NedCar de Mitsubishi. Les accords définitifs sur la vente du site Nedcar de Mitsubishi Motors à l'entreprise néerlandaise VDL ont été signés en octobre 2012. Et VDL a aussitôt signé un autre accord, avec BMW cette fois, pour assurer à Born la fabrication de futurs véhicules Mini, qui devrait démarrer lors de la deuxième moitié de l'année 2014.
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