Le haut de gamme rapporte. Avec des ventes record, en hausse de 6,9% à plus d'un million d'unités (1,02) au premier semestre, BMW y a affiché une excellente marge opérationnelle de 10,7% (9,8% un an auparavant) pour ses activités automobiles. Sur le seul deuxième trimestre, la marge atteint même 11,7%. Audi, filiale de Volkswagen qui a vu ses ventes encore progresser de 11,4% à 869.350 exemplaires, est à 10% de marge sur les six premiers mois de 2014 (10,4% un an auparavant).

Porsche est à 17%

Avec des volumes en hausse de 13% à 783.520, Mercedes atteint une marge, certes en retrait de ses deux rivaux mais encore honorable, de 7,5% (contre 4,9% au premier semestre de 2013). Et Porsche, désormais membre également du groupe Volkswagen, bat tout le monde avec une marge semestrielle de 17%. Les livraisons de la célèbre marque de Stuttgart ont progressé de 8% à 87.803 véhicules.

Le bénéfice net consolidé de BMW s'est inscrit en hausse de 19,6% à 3,23 milliards d'euros sur le semestre. Chez Audi, il s'affiche en croissance de 6,6% à 2,32 milliards. Mercedes (voitures particulières) améliore de 68% son profit d'exploitation (EBIT) au premier semestre à 2,59 milliards d'euros. La marque à l'étoile ne communique pas de résultat net, consolidé au niveau du groupe Daimler. Porsche annonce une hausse de 8% de son profit d'exploitation à  1,4  milliard d'euros.

L'emploi en hausse

Cette croissance profite à l'emploi. Au 30 juin 2014, les effectifs de BMW avaient augmenté de 5,3% à 112 500 employés. Chez Audi, ils ont crû de 7,4% à 75.992. Porsche les a accrus de 18% à 21.326.

Les marques "premium" germaniques ont réussi à imposer leurs modèles dans le monde entier, portées initialement par un marché du haut de gamme porteur outre-Rhin - ce qui est toujours le cas, d'ailleurs -  et favorisé par les pouvoirs publics. Les constructeurs ont développé de larges gammes de produits séduisants, avec des lignes élégantes, un très haut niveau de qualité perçue, un contenu technologique fort, des motorisations de pointe qui ont fait leur renom, des modèles de prestige qui tirent le reste des véhicules : Classe S et SL, dérivés AMG, chez Mercedes ; Séries 6 et 7, versions M,  chez BMW; A7, S7, A8, S8 chez Audi; légendaire lignée 911 de Porsche.

Forts investissements

Ces marques ont investi, voire créé, des segments entiers de marché : "SUV"-coupés chez BMW, coupés à quatre portes chez Mercedes, puis à cinq portes chez Audi. La Série 3 et 4 de gamme moyenne chez BMW comporte dorénavant huit variantes de caisses. Les constructeurs profitent de leurs gros profits pour investir en capacités de production comme en produits.  Audi a ainsi annoncé fin décembre dernier qu'il prévoyait de dépenser la bagatelle de... 22 milliards d'euros entre 2014 et 2018. Soit une somme phénoménale de 4,4 milliards d'euros par an, presque le double par rapport à PSA (en 2013)... Plus de la moitié des investissements escomptés profiteront d'ailleurs aux sites historiques d'Ingolstadt et de Neckarsulm, dans le sud de l'Allemagne, souligne la firme aux quatre anneaux.

Les ventes sont très internationalisées. Chez Mercedes, dont la production de la nouvelle Classe C vient de démarrer à quelques semaines à peine d'intervalle en Afrique du sud et aux Etats-Unis après l'Allemagne et en attendant la Chine, les ventes ont progressé de 7,4% (à  352.198 véhicules) en Europe sur au premier semestre,  de 37,5% (à 135.972) en Chine. Au premier semestre, BMW a enregistré une hausse de ses ventes dans toutes les principales régions du monde. En Chine, où il a fait oeuvre de pionnier et est implanté depuis 25 ans, Audi a grimpé de 17,8% sur six mois (à 268.666 exemplaires). Tout en progressant de 7% en Europe  (à 410.050).