Electrique : Renault produira la Bluecar de Bolloré en Normandie

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  481  mots
Renault va construire dans son usine normande de Dieppe le véhicule électrique Bluecar de Bolloré, jusqu'ici produit en Italie. Et ce, à compter du second semestre 2015. Les immatriculations de voitures électriques reculent sur huit mois en France.

Renault va construire dans son usine normande de Dieppe (Seine-Maritime) le véhicule électrique Bluecar de Bolloré, jusqu'ici produit en Italie. Et ce, à compter du second semestre 2015. C'est ce qu'annonce le communiqué conjoint de Renault et Bolloré publié ce mardi. "C'est une bonne nouvelle pour les 300 salariés du site dieppois, mais aussi pour tous les emplois indirects associés", affirme le président de la région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol. Le site de Dieppe est l'ancienne usine d'Alpine... qui doit aussi fabriquer les futures sportives de Renault à partir de 2016.

Co-entreprise Renaul-Bolloré

Les groupes Renault et Bolloré ont décidé de créer par ailleurs "une co-entreprise dont l'objet sera de conquérir et d'installer des solutions complètes d'auto-partage de véhicules électriques en France et en Europe". Cette société sera "détenue à 30% par Renault et à 70% par Bolloré". Dans le cadre de cet accord, les réseaux d'auto-partage de Lyon (Bluely) et Bordeaux (Bluecub) proposeront dès le second semestre 2014 à leurs clients la possibilité  d'utiliser la Twizy,  véhicule aux usages différenciés et complémentaires de la Bluecar, déjà disponible en auto-partage à Lyon, Paris et Bordeaux.

Le groupe Bolloré a décidé par ailleurs de confier à Renault l'étude de faisabilité d'un modèle plus petit à trois places. L'accord avec Renault était en gestation depuis septembre 2013.

Les immatriculations de voitures électriques en France ont rebondi en juillet-août. Mais pas assez pour... inverser la tendance à la baisse observée depuis le début de l'année. 1.109 voitures électriques seulement ont été écoulées sur deux mois dans l'Hexagone, selon l'Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) Soit une hausse de 23,9% par rapport à la période identique de 2013.

Segment en recul de 3,9%

Le segment reste malgré tout en recul de 3,9% au cumul sur huit mois. La part de marché atteint à peine 0,5%. La voiture électrique peine à décoller en raison du contexte économique morose, d'un réseau de recharge totalement insuffisant et de... l'autonomie très limitée des véhicules qui se double d'un très long temps de recharge (jusqu'à dix heures).

Renault restait en tête du micro-segment des électriques sur juillet-août en France avec sa Zoé (449 immatriculations), suivi de la Bluecar  (221), de la Leaf de Nissan (138). Viennent ensuite la Smart Fortwo électrique (58), la Volkswagen e-Up (56) et la Golf électrique (51), puis la BMW i3 (44 + 70 équipées d'un petit moteur thermique d'appoint).  La Tesla S s'est immatriculée à hauteur de 35 exemplaires.

L'Alliance Renault-Nissan, qui avait misé à fond sur l'électrique, a reconnu en fin d'année dernière que son objectif initial de 1,5 million de ventes cumulées en 2016 ne serait pas tenu et a décalé les objectifs de quatre à cinq ans. A fin juillet, les deux partenaires avaient commercialisé dans le monde 176.000 véhicules électriques en cumul depuis le début du programme fin 2010 (45.800 pour Renault et 130.200 pour Nissan).