Un champion français de la distribution de voitures d'occasion ? Aramis Auto peut en tout cas compter parmi les premiers acteurs du secteur en Europe après l'annonce du rachat de Carsupermarket.com au Royaume Uni. Ce revendeur de véhicules de seconde main permettrait au français de franchir le seuil du milliard d'euros de chiffre d'affaires. Aramis Auto plante également son drapeau sur le deuxième marché de l'occasion du Vieux Continent avec 7 millions de voitures vendues en 2020, contre 5,5 millions en France.
C'est l'acquisition la plus structurante du groupe fondé en 2002 par Guillaume Paoli et Nicolas Chartier, après les rachats de Clicars en Espagne (2017) et Cardoen en Belgique (2018).
"Nous avons acquis une expertise dans notre capacité à intégrer des acquisitions", explique à La Tribune, Guillaume Paoli. "Nous pouvons apporter une vraie valeur à Carsupermarket", a-t-il ajouté.
Améliorer l'expérience digitale
Comme Aramis Auto, Carsupermarket.com dispose d'un atelier de reconditionnement des véhicules d'occasion rachetées qui traite déjà environ 1.500 voitures par mois. Le Français estime qu'il existe des gisements de rationalisation de cet atelier en mettant en place de nouvelles procédures.
Mais Aramis Auto espère surtout optimiser ses investissements dans sa plateforme numérique sur laquelle repose son modèle de distribution. "Nous voulons devenir la plateforme de distribution VO préférée des Européens", assène Guillaume Paoli. Selon lui, la crise sanitaire a accéléré la digitalisation du marché dont Aramis Auto s'est fait une spécialité depuis sa fondation. D'ailleurs, Aramis Auto a tiré profit de cette expertise pour enregistrer une hausse de 16% de son chiffre d'affaires en 2020, et ce, malgré la crise sanitaire et la fermeture pendant plusieurs semaines du site de reconditionnement situé dans la Drôme.
Vers une introduction en Bourse ?
Cette acquisition permet également à Aramis Auto d'accélérer sa dynamique de croissance. Pour accompagner ce projet, Guillaume Paoli a annoncé un projet d'introduction en Bourse, si les conditions de marché le permettent.
"Le marché de l'occasion représente plus de 400 milliards d'euros de chiffre d'affaires, et il est extrêmement fragmenté. Pour nous, les perspectives sont quasiment illimitées, notre seule limite, c'est notre capacité d'exécution", souligne Guillaume Paoli.
Mais avec la digitalisation, ce marché traverse une importante phase de consolidation avec d'un côté les velléités des constructeurs automobiles de s'accaparer une partie de la filière, mais aussi l'apparition de nouveaux acteurs numériques qui ont le projet de disrupter le marché.
Un marché en pleine transformation
Au Royaume-Uni, Cazoo vient ainsi de lever près de 440 millions de livres pour booster sa croissance. Il a racheté l'allemand Cluno. Aux Etats-Unis, c'est un autre acteur qui croit à la vitesse de la lumière. Carvana, leader de la vente digitalisée de voiture de seconde main aux Etats-Unis, a enregistré en 2020 une hausse de 42% de son chiffre qui frôle désormais les 5 milliards d'euros (5,6 milliards de dollars).
Avec cette introduction en Bourse, Aramis Auto espère acquérir des capacités d'investissement pour financer de nouvelles acquisitions et conforter son ambition de leadership en Europe. Guillaume Paoli rappelle néanmoins qu'il resterait, aux côtés de Nicolas Chartier, au capital du groupe. Stellantis restera également majoritaire (contre 70% aujourd'hui).
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