Johnson Controls rachète Tyco et installe son siège en Irlande

Le groupe américain spécialisé dans les équipements automobiles estime qu'en s'installant en Irlande, où siège Tyco, il économisera 150 millions de dollars de taxes par an. En outre, Johnson Controls espère passer du statut d'équipementier à celui de "leader multi-industries".
Tyco a été démantelé à plusieurs reprises après un scandale de corruption.

Johnson Controls et Tyco International ont annoncé leur fusion lundi, une opération qui donnera naissance à une entité pesant 32 milliards de dollars (29,5 milliards d'euros) de chiffre d'affaires et qui prouve que l'instabilité de la Bourse ne dissuade pas les entreprises de monter des opérations stratégiques.

500 millions d'euros de synergies, et 150 millions de taxes économisées

Johnson Controls, basé dans le Milwaukee et dont la capitalisation est de 23 milliards de dollars, fabrique entre autres des systèmes de chauffage et de ventilation, ainsi que des batteries pour l'automobile. Tyco, dont le siège social est installé à Cork, dans le sud de l'Irlande, et qui est valorisé 13 milliards de dollars, est spécialisé dans les systèmes de protection anti-incendie.

Les deux sociétés évaluent à 500 millions de dollars au moins les économies résultant de la transaction durant les trois premières années et à 150 millions de dollars au moins les économies annuelles réalisées sur les impôts du fait de la domiciliation de la nouvelle structure en Irlande.

"L'initiative est conforme à la stratégie de Johnson Control, qui, d'un statut d'équipementier, veut passer à celui d'un leader multi-industries", dit Colin Langan, analyste d'UBS.

Les actionnaires de Johnson Controls détiendront 56% environ du capital de la nouvelle entité et recevront une somme totale de l'ordre de 3,9 milliards de dollars (36,1 milliards d'euros) à la clôture de la transaction, dont la valeur exacte n'a pas été communiquée.

Toujours coté à Wall Street

Le nouvel ensemble, baptisé Johnson Controls Plc, sera dirigé par Alex Molinari, le directeur général de Johnson Controls, et conservera le symbole "JCI" à Wall Street. Johnson Controls, qui se préparait à scinder son segment sièges et habitacles pour l'automobile, a précisé lundi que la scission était bien prévue pour le premier trimestre 2017.

Johnson Controls perdait 2% à Wall Street en début de séance tandis que Tyco gagnait 6,3%. L'action Johnson Controls a perdu plus du quart de sa valeur depuis début 2015 et celle de Tyco a chuté de plus de 30%.

Tyco, un groupe démantelé

Tyco a été divisé en trois sociétés après l'arrivée à la direction générale du spécialiste en redressement des entreprises Edward Breen, qui a succédé à Dennis Kozlowski, condamné par la justice en 2005 pour vol qualifié et fraude boursière. Sous la tutelle de Breen, Tyco s'est séparé de son segment électronique et santé en 2007, tout en développement son pôle sécurité avec l'acquisition de Broadview Security en 2010.

Tyco a été une nouvelle fois scindé en trois en 2012: les valves et systèmes de contrôle pour le marché de l'énergie ont fusionné avec Pentair, tandis que les systèmes de sécurité et anti-incendie étaient regroupés dans "New Tyco", gardant la raison sociale d'origine.La troisième entité née de cette scission, ADT North American, est spécialisée dans les systèmes de sécurité résidentielle.

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Commentaires 2
à écrit le 26/01/2016 à 11:49
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les entreprises ne sont taxées qu'à 15% en Irlande , ce qui permet aux américains de venir concurrencer les entreprises de l'UE ! à quand une taxation des importations de l'Irlande vers l'UE et la fin des aides de l'UE ! que l'Irlande commence par al...

à écrit le 25/01/2016 à 17:19
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... pour raisons fiscales !!!!!!!!

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