Paris : le stationnement bientôt plus cher pour les SUV ? Anne Hidalgo y est favorable

Par latribune.fr  |   |  654  mots
La ville de Paris va organiser le 4 février une nouvelle votation, pour décider d'appliquer un tarif de stationnement plus cher pour les SUV lourds (Photo d'illustration). (Crédits : DS Automobiles)
La ville de Paris organise une votation sur la mise en place d'un tarif de stationnement plus cher pour les SUV lourds. La mairie met en avant une augmentation du poids des véhicules dans la capitale, au détriment des plus petites voitures.

Après les trottinettes en libre-service, c'est au tour des SUV. La ville de Paris va organiser le 4 février prochain une nouvelle votation. Objectif affiché, appliquer un tarif de stationnement plus élevé aux propriétaires de SUV lourds, pour « permettre un meilleur partage de l'espace public au bénéfice des mobilités douces, des rues aux écoles et des piétons », indique la mairie dans un communiqué ce mardi 14 novembre. A noter toutefois, ce tarif plus élevé ne concernerait pas le stationnement résidentiel.

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« Le vote sera ouvert à tous les Parisiens inscrits sur les listes électorales », comme pour la consultation sur les trottinettes en avril, a-t-on précisé. Les résidents de la capitale qui souhaitent participer sont invités à s'inscrire sur les listes électorales d'ici le 8 janvier, si ce n'est pas déjà fait. En avril, la votation sur les trottinettes électriques en libre-service avait réuni un peu plus de 100.000 votants, soit 7,46% des inscrits. Ils avaient massivement rejeté (89,03%) ce mode de transport qui a depuis disparu des rues parisiennes.

Un tarif qui n'est pas encore fixé

D'après la mairie, la place de la voiture individuelle a diminué dans la capitale. En revanche, la taille et le poids moyens des véhicules ne font qu'augmenter.

« Accidentogènes, lourds, encombrants et polluants, les véhicules SUV sont identifiés par de multiples acteurs institutionnels comme une cause de nombreux problèmes au sein de l'espace public », affirme-t-elle.

Elle n'a cependant pas précisé le montant du tarif spécifique envisagé. A ce stade, elle indique seulement envisager « une augmentation très significative ».

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 Une idée similaire via les vignettes Crit'Air

Ce n'est pas la première fois qu'une telle idée a été émise pour Paris. Les députés socialistes (PS) avaient mis sur la table en juillet des propositions pour accompagner la mise en place controversée des zones à faibles émissions (ZFE), qui visent à bannir à terme les véhicules les plus polluants des grandes agglomérations.

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Ils ont notamment exigé « une refonte du système des vignettes Crit'Air », obligatoires pour circuler dans les ZFE, pour qu'elles tiennent compte du poids des véhicules. Le but étant de ne pas favoriser des véhicules récents mais lourds, comme les SUV, particulièrement gourmands en carburant. Pour rappel, la ZFE du Grand Paris, la plus grande de France avec 7,2 millions d'habitants, a déjà instauré l'interdiction à la circulation des véhicules non classés et Crit'Air 5 en juillet 2019, puis des Crit'Air 4 en juin 2021. Mais l'interdiction à la circulation de 380.000 véhicules polluants a été reportée à début 2025, soit après les Jeux olympiques de 2024.

Réduire la taille des SUV électriques devient un enjeu vital

Le marché électrique fait face au poids toujours plus important des SUV. Or, il faut réduire de toute urgence la taille des voitures électriques sans quoi la France pourrait se retrouver en pénurie de métaux « critiques », a plaidé début novembre une étude de l'ONG WWF, qui réclame l'instauration d'un malus lié au poids, à l'instar d'autres associations écologistes.

« La transition écologique a besoin du véhicule électrique, mais le problème, c'est sa taille », a affirmé lors d'une conférence de presse Jean Burkard, directeur du plaidoyer chez WWF France, soulignant que les SUV constituent désormais 41% des ventes de ces véhicules. Le problème ? « Un gros SUV électrique consomme 3 fois plus de cuivre et d'aluminium et 5 fois plus de lithium, nickel et cobalt qu'une petite citadine électrique », révèle l'étude, alors que ces métaux existant en quantité limitée sont jugés « critiques », car indispensables à toute la transition énergétique.

(Avec AFP)