Le premier d'une nouvelle ère. Renault a présenté ce dimanche au salon du Bourget son nouveau SUV au nom explicite : le Rafale, plus connu pour être l'avion de chasse de Dassault Aviation, mais qui fait référence à l'avion mythique Caudron C.460 produit dans les années 30 par Renault et à l'origine de records de vitesse à l'époque.
Plus gros, plus connecté, design repensé : Renault a sorti l'artillerie lourde pour s'imposer sur un des segments les plus exigeants, le segment D, soit les berlines premium de plus de 4,5 mètres de long. En face de lui, la future Peugeot 408 ou encore plusieurs modèles allemands comme, les rois de cette catégorie. Fabriqué fabrication se fera sur la plateforme CMF-CD en Espagne à Palencia, où sont déjà produits les modèles Austral et Espace, il sera commercialisé à partir du printemps 2024. Pour autant, la marque au losange a souhaité frapper fort dès maintenant en présentant son nouveau modèle au salon de l'aéronautique, où l'avion de chasse éponyme est, comme à chaque édition, la vedette des démonstrations en vol.
Ce futur mastodonte mesure 4,71 mètres de long pour un poids minimal de 1,65 tonne. En comparaison, le modèle Austral lancé par Renault l'année dernière mesurait 4,51 mètres de long pour 1,5 tonne. Le prix sera, lui aussi, plus élevé. S'il n'a pas été dévoilé, cette nouvelle voiture sera probablement affichée à plus de 50.000 euros, soit plus que la Renault Austral mais aussi plus élevé que l'Espace.
Le segment premium, un atout majeur
Le Rafale sera le premier conçu et fabriqué sous l'ère Luca de Meo. Et quoi de mieux que de viser le segment D pour ce premier modèle. En effet, cette catégorie présente l'avantage d'être à la fois la plus prisée en Europe mais également la plus rentable. Avec le succès de Dacia et son Jogger, Renault se devait de se positionner sur ce segment avec une version plus premium. Aussi, l'arrivée sur le marché de gros SUV chinois a bousculé le groupe français, qui a l'avantage de bénéficier d'une image de marque européenne fiable avec un prix inférieur aux modèles allemands de cette même catégorie.
Une carte à jouer pour le directeur général de Renault, qui entame sa deuxième phase de son plan « Renaulution ». Pour l'occasion, les pointures de chaque secteur ont été recrutées. D'abord, le design a entièrement été pensé et réalisé par Gilles Vidal, fraîchement débauché de chez Peugeot en 2020. La voiture rompt avec les anciens modèles Renault que sont l'Austral et l'Espace par un design plus sportif et agressif, similaire à celui de la Peugeot 3008... conçue également par Gilles Vidal.
On retrouve à l'intérieur de l'habitacle l'écosystème Google, déjà présent dans la Megane E-Tech ou l'Austral qui permettra de bénéficier des applications déjà présentes sur la majorité des smartphones. Mais la nouveauté vient en levant les yeux, le nouveau Rafale proposera, sur option, un toit vitré appelé « Solar Bay » développé par l'entreprise Saint-Gobain qui permettra de commander l'opacité de la vitre panoramique selon les goûts des passagers. Une innovation qui la distingue de ses concurrentes sur ce segment. Seule la Porsche Taycan peut se vanter d'une telle technologie.
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Une puissance de 300 chevaux
La commercialisation de ce Rafale sera uniquement sous forme hybride de 200 chevaux dans un premier temps. Mais très vite, une version hybride rechargeable de 300 chevaux cumulés sera proposée, expliquant ainsi le nom du bolide.
Mais le choix d'un modèle 100% hybride pose question. En effet, cette technologie est actuellement en perte de vitesse dans les ventes et les véhicules chinois arrivent avec du 100% électrique sur leur gamme de SUV. Un choix qui peut se justifier comme un premier pas vers l'électrique, puisque le groupe assure que jusqu'à 80% du temps de roulage en ville pourra se faire sur le moteur électrique.
En outre, les émissions affichées de 105 grammes de CO2/km du Rafale le place dans une meilleure catégorie que de nombreux véhicules à essence mais reste tout de même au-dessus de la moyenne des véhicules neufs, à 96,8 g/km. Reste à savoir l'acceptation de ce véhicule dans les villes, car les SUV pourraient être taxés davantage sur le stationnement. En cause : leur occupation importante de l'espace public liée à leur gabarit. Une proposition récente du groupe LFI d'intégrer le poids des véhicules dans les critères de calcul pour les entrées de voitures dans les ZFE pourrait également pénaliser les propriétaires de SUV, de quoi refroidir de potentiels acheteurs...
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