Les ventes de voitures électrifiées ont le vent en poupe. Déjà bien aidées par les bonus à l'achat et le durcissement de la réglementation qui pénalise les voitures thermiques, elles ont également bénéficié du bond du prix de l'essence. « Après la hausse du tarif à la pompe, on a vu une augmentation de la demande passer de 20% à 40% du jour au lendemain », affirme Lionel French Keogh, directeur général de Hyundai en France.
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Résultat : les modèles hybrides et électriques de la marque sud-coréenne ont respectivement bondi de 29% et 25% l'an dernier en France. Des locomotives qui ont entraîné une augmentation de 4,1% des immatriculations pour atteindre un record en France, à 47.106 véhicules. Une performance de taille dans un marché tricolore qui a chuté de 7,8% l'an dernier.
Et le constructeur asiatique veut aller plus loin en commercialisant cette année la deuxième génération de SUV Kona version électrique et hybride uniquement. Pour autant, le directeur général France n'est pas dupe, les véhicules électriques coûtent encore très chers avec des modèles présentés autour de 40.000 euros en moyenne. Selon lui, il faut obligatoirement se focaliser sur l'efficience des batteries électriques ainsi que sur le temps de charge des véhicules.
Les SUV séduisent... jusqu'à quand ?
Une chose est sûre, les SUV ont la cote. Décriés par certains qui les jugent polluants voire dangereux pour les autres usagers de la route, les ventes n'en finissent pas de grimper ces dernières années. Et Hyundai ne déroge pas à la règle : ses deux modèles plébiscités étant le SUV Tucson et le SUV Kona. Le sud-coréen a d'ailleurs enregistré un fort développement de la catégorie B en SUV (les citadines comme le Kona) qui rassemble 5,2% des ventes en 2022, contre 0,5% en 2017. Idem pour la catégorie C (les compactes comme le IONIQ 5 ou le Tucson) qui s'arroge 6% des ventes du groupe, contre 2,8% en 2014.
Un modèle qui séduit chez tous les constructeurs, mais jusqu'à quand ? Le prix très élevé de ces véhicules, notamment lorsqu'ils sont électriques, ainsi que leur poids seront potentiellement des freins à l'avenir. Afin de baisser les prix de vente des véhicules électriques, Lionel French Keogh voit plusieurs évolutions possibles sur le marché, comme la diminution du nombre de véhicules par foyer mais aussi et surtout une baisse du prix qui devra passer obligatoirement par une baisse du poids de la batterie.
« Les berlines électriques vont arriver progressivement sur le marché, cela baissera la vente des SUV. Les berlines sont plus légères, ce qui est un avantage pour l'électrique. » Une prévision qui va à contre-courant de la tendance actuelle mais qui souligne les grands défis du marché de l'électrique. « On a longtemps pensé que la massification de l'électrique allait baisser les coûts mais c'est loin d'être avéré. » Le patron a souligné à plusieurs reprises l'importance de l'efficience des batteries pour répondre à cet enjeu de prix des nouveaux véhicules avant l'interdiction de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035 en Europe.
De grandes ambitions pour 2023
Hyundai a affiché de très belles performances en 2022 notamment sur les ventes aux professionnels qui ont augmenté de 14% par rapport à 2021, dans un marché global en recul de 7%. Ces résultats en hausse ont été permis grâce à une stratégie de stockage de composants de l'entreprise ce qui a permis au groupe de limiter les problèmes d'approvisionnement sur ses véhicules. La marque a aussi pu compter sur ses usines en Europe, les Kona notamment étant assemblées en République Tchèque, et ainsi éviter les problèmes liés au Covid en Chine.
De plus, Hyundai affiche clairement ses ambitions pour 2023 avec la sortie dès le premier trimestre de la IONIQ 6, qui sera vendue au même prix que la IONIQ 5 avec 100km d'autonomie supplémentaire et un design entièrement renouvelé. D'autres modèles phares comme la i30, la Santa Fe ou encore le Tucson seront aussi reliftés pour cette nouvelle année.
La marque souhaite aussi améliorer son réseau de distribution en favorisant les télévendeurs « pour les gens qui ont envie de consommer dans leur canapé ». Un nouveau moyen de vente lancé en 2021 qui s'accorde à la tendance des achats en ligne et que le groupe souhaite dynamiser. Pour les ambitions de résultats annoncés sur la nouvelle année, la marque reste prudente et espère garder sa part de marché au même niveau que 2022. Reste à voir si la demande suivra, à l'heure où l'inflation perdure et où le pouvoir d'achat est en forte baisse. Sur le mois de janvier, la plupart des constructeurs y compris la marque Hyundai ont vu leurs ventes reculer de 20%.
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