Schneider Electric plombé par les matières premières et le Japon

Le groupe industriel Schneider Electric a légèrement abaissé ses objectifs financiers pour 2011, après un premier semestre agité.
Copyright Reuters

Les investisseurs ont sanctionné la publication des résultats semestriels du groupe Schneider Electric, dont le titre a chuté de 4,5 % vendredi matin à la Bourse de Paris. Le groupe de matériel électrique a annoncé un objectif de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (EBITA) autour de 15 %, dans le bas de la fourchette initiale de 15 à 15,5 %. Il maintient son objectif annuel de croissance organique entre 6 et 9 %. Des perspectives jugées décevantes, après un premier semestre fortement impacté par la hausse des cours des matières premières et la crise japonaise. La veille, son concurrent Legrand s'était montré plus convaincant sur sa capacité à faire face au renchérissement des matières premières.

Ce semestre a, selon le président du directoire de Schneider Electric Jean-Pascal Tricoire, été marqué par "un niveau inhabituel de perturbations". Il a reconnu que la hausse des matières premières, "la plus forte et la plus rapide que nous ayons jamais connu", n'avait pas été correctement anticipée. Il a assuré que le groupe serait "plus proactif" au second semestre. L'impact négatif est estimé à 230 millions d'euros pour le seul premier semestre, surtout à cause du cuivre et de l'argent, alors que le groupe s'attendait à 250 millions pour l'année. La crise du Japon a aussi eu un impact négatif significatif de 300 millions d'euros sur la trésorerie du groupe. Troisième facteur déstabilisant, la densité des acquisitions réalisées par le groupe ce semestre, notamment sur le brésilien Steck et le chinois Leader Harvest Power Technologies. Il a lancé récemment une offre à 1,4 milliards d'euros sur l'espagnol Telvent. Le groupe a annoncé qu'il insisterait désormais davantage sur l'intégration et le développement de synergies.

Schneider Electric a enregistré au premier semestre une croissance organique de 10,2 %, avec un chiffre d'affaires de 10,3 milliards d'euros. Les pays émergents ont été les zones les plus dynamiques, avec une croissance de 17 % en Asie-Pacifique. Jean-Pascal Tricoire s'est félicité de cette croissance et de la rentabilité de ses activités dans les nouvelles économies, qui représentent près de 40 % du chiffre d'affaires du groupe. Le bilan est en revanche très contrasté en Europe de l'Ouest (avec une croissance moyenne de 4 %), avec un recul à deux chiffres de l'Espagne, rattrapé par la croissance de l'Allemagne, des pays nordiques et de l'Italie.

L'activité Solutions a connu une croissance supérieure à l'activité Produits au premier semestre. Le besoin en fonds de roulements (BFR) a considérablement augmenté, notamment du fait de la hausse du niveau des stocks, ce qui devrait être corrigé afin la fin de l'année. Le groupe a ajouté qu'en raison de la saisonnalité de l'activité, les rentrées de cash se faisaient majoritairement au second semestre. La rentabilité du secteur est aussi généralement supérieure au second semestre qu'au premier.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.