La crise va ralentir les investissements dans les infrastructures d'énergies

Le redémarrage de la croissance risque d'être poussif dans le secteur énergétique européen. Une étude menée par Capgemini craint qu'il cale lorsque le demande s'accélèrera, faute d'investissement nécessaires dans les infrastructures.

Conséquence directe du ralentissement économique en cours, les investissements européens dans les infrastructures d'énergie devrait connaître un net coup de frein dans les mois à venir. Mais d'après l'observatoire européen des marchés de l'énergie (OEME) de Capgemini, cela devrait conduire à de grosses difficultés pour le secteur lorsque la croissance repartira.

L'OEME chiffre à 1.000 milliards d'euros la somme nécessaire pour moderniser et renouveler les infrastructures énergétiques européennes. Les pays du Vieux continent vont en effet avoir un double défi à relever dans les décennies à venir : répondre à l'augmentation de la demande en énergie et en même temps abaisser les émissions de gaz à effet de serre (CO2). (Retrouvez l'étude et le document de présentation en anglais).

Problème, ces derniers investissements coûtent cher et manquent de fiabilité en matière d'approvisionnement, l'énergie issue des ressources renouvelables (solaire, éolien, etc.) étant, par définition, non programmable et pas toujours disponible en période de pointe.

Les gouvernements devraient donc réduire leurs dépenses en matière de subvention des énergies renouvelables, comme c'est déjà le cas en Espagne. Des décisions qui pourraient compromettre la croissance de l'éolien et du solaire, dont la rentabilité dépend de ces incitations fiscales.

Dans un premier temps, ces coupes dans les budgets et le manque de nouveaux investissements devraient passer relativement inaperçue. Le ralentissement économique va provoquer une baisse de la demande en énergie, ce qui devrait, mécaniquement, réduire les tensions sur la sécurité d'approvisionnement, explique l'étude. De plus, la baisse des cours du pétrole, qui entraîne à sa suite l'ensemble des matières premières, va engendrer une baisse des prix de l'électricité et du gaz.

Mais dès que la croissance repartira, d'ici un an ou deux, selon les différentes prévisions des analystes, les problèmes devraient fortement réapparaître, tant en terme de sécurité de l'approvisionnement que d'émission de CO2. L'enquête de Capgemini annonce un "réveil douloureux" pour l'Europe.

"Pour éviter une situation critique, [le secteur des] Utilities et les gouvernements devraient maintenir leurs plans d'investissement tout en privilégiant des moyens de production sans émission de CO2", synthétise Colette Lewiner, directeur de l'activité Energie, Utilities et Chimie chez Capgemini et qui a dirigé l'étude et dont vous pouvez retrouver l'interview dans votre journal La Tribune ce lundi.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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"l'énergie issue des ressources renouvelables (solaire, éolien, etc.) étant, par définition, non programmable et pas toujours disponible en période de pointe" propagande ou méconnaisssance total du dossier toujours est-il que l'allemagne sait coupler...

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