Technip veut que les projets se poursuivent malgré la crise

"Si le prix du pétrole devait chuter de nouveau autour de 50 à 55 dollars le baril, alors nous verrions probablement les clients repenser leurs projets", a déclaré le président Thierry Pilenko.

Le monde risque de se trouver à court d'énergie dans 18 mois à deux ans si les compagnies pétrolières et gazières laissent la crise économique retarder leurs décisions d'investissements dans de nouveaux projets, a déclaré mercredi Thierry Pilenko, le PDG de Technip.

Les cours du pétrole ont chuté de 20% depuis leur plus haut de 19 mois - à 87,15 dollars - atteint début mai, pénalisés par les craintes entourant la crise de la dette de la zone euro et les mesures d'austérité qui pourraient freiner la croissance.

"Si le prix du pétrole devait chuter de nouveau autour de 50 à 55 dollars le baril, alors nous verrions probablement les clients repenser leurs projets", a déclaré Thierry Pilenko lors d'un entretien accordé à l'occasion d'un sommet sur l'énergie organisé par Reuters.

De nouveaux retards dans l'approbation des nouveaux projets de production conduiraient à une situation critique en termes d'offre et de demande d'énergie, a ajouté la patron du spécialiste des équipements pétroliers et gaziers.

"Au cours des semaines qui viennent de s'écouler, il y a eu beaucoup de morosité et de sinistrose sur le marché, des questions sur la demande etc. Je ne suis pas un économiste mais je peux vous dire ceci : (...) nous allons un jour payer les retards qui ont déjà eu lieu dans le lancement des projets et ceux qui pourraient survenir dans le golfe du Mexique (après l'explosion d'une plate-forme de BP)", selon Thierry Pilenko.

INVESTISSEMENTS PRÉVUS

"Nous les paierons à travers des prix du pétrole plus élevés. Je ne sais pas si ce sera dans 18 mois ou deux ans, mais au bout d'un moment tout le monde criera au secours pour obtenir des ressources." L'accident du Golfe du Mexique ne devrait pas, au moins pour le moment, avoir d'impact sur de développement de projets dans l'offshore en eaux profondes au Brésil, a estimé Thierry Pilenko.

Technip prévoit ainsi une croissance à deux chiffres dans les équipements pétroliers au Brésil en 2011-2013, dans une fourchette de 10 à 15%, avec une accélération à partir de 2013-2014. Le groupe prévoit en outre une accélération des prises de commandes dans le Subsea (infrastructures sous-marines) au deuxième semestre et une marge de ce secteur supérieure à 15% en 2010 en cas d'exécution exceptionnelle des projets.

Le PDG a ajouté qu'il comptait investir pour développer des capacités de production et sa flotte de navires. "A ce stade, nous avons opté pour un scénario de croissance organique (...). Nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de faire une acquisition majeure pour croître au Brésil", a indiqué Thierry Pilenko. Le groupe s'est fixé comme objectif d'atteindre en 2010 un chiffre d'affaires d'environ 5,9 à 6,1 milliards d'euros. "Notre prévision en termes de profits repose sur un niveau correct d'exécution, pas un niveau exceptionnel. Si nous enregistrons des performances exceptionnelles en termes d'exécution, nous pourrions être légèrement au-dessus de 15% de marge opérationnelle dans le subsea", a précisé Thierry Pilenko.

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