Renationalisation d'EDF : l'AMF répond aux questions des petits actionnaires qui s’estiment lésés

L'Autorité des marchés financiers (AMF), dans son avis sur la conformité du projet de renationalisation d'EDF par l'Etat français, a expliqué les motivations de sa décision aux petits actionnaires, qui critiquent cette opération. Elle a aussi dévoilé le calendrier cette offre publique d'action (OPA) simplifiée.
L'AMF a rappelé que d'éventuelles « décisions prises par l'Etat français dans ses missions de régulation du secteur de l'énergie », étaient « clairement identifiées au fil du temps dans la documentation de la société comme facteurs de risque ».
L'AMF a rappelé que d'éventuelles « décisions prises par l'Etat français dans ses missions de régulation du secteur de l'énergie », étaient « clairement identifiées au fil du temps dans la documentation de la société comme facteurs de risque ». (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Les réponses de l'Autorité des marchés financiers (AMF) aux petits actionnaires d'EDF, mécontents des conditions dans lesquelles se déroule la renationalisation de l'énergéticien, ne calmera pas les esprits. Mais le gendarme de la Bourse a expliqué les raisons pour lesquelles il avait validé le prix de 12 euros par action d'EDF racheté par l'Etat.

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Ces petits actionnaires, majoritairement des salariés et anciens salariés, qui détiennent moins de 1,5% du capital, protestent contre l'avis « favorable » pris le 27 octobre par le conseil d'administration (CA) d'EDF concernant la renationalisation du groupe et surtout ce prix de 12 euros, jugé trop faible, alors qu'ils réclament a minima 15 euros par action.

Des conclusions « cohérentes » pour le gendarme boursier

Selon l'AMF, la méthode d'analyse financière de l'expert indépendant est « particulièrement adaptée aux caractéristiques » d'EDF, car elle tient compte « des activités et des marchés très différents » dans lesquels l'énergéticien intervient et « de ses perspectives d'activité ». Les conclusions de ce rapport concernant le prix de l'offre sont donc cohérentes pour le gendarme boursier.

De plus, l'autorité rappelle que d'éventuelles « décisions prises par l'Etat français dans ses missions de régulation du secteur de l'énergie », étaient « clairement identifiées au fil du temps dans la documentation de la société comme facteurs de risque », et ne peuvent pas être ignorées par les actionnaires.

Concernant l'avis favorable rendu par le conseil d'administration d'EDF, l'AMF ne mentionne aucune irrégularité mais rappelle qu'elle n'est « investie par aucun texte du pouvoir de se prononcer sur la régularité des délibérations à l'issue desquelles un conseil d'administration rend son avis motivé sur une offre publique ».

L'Etat français a officialisé mi-juillet sa volonté de contrôler à 100% l'énergéticien français, dont il détient déjà 84%. Cette opération chiffrée à 9,7 milliards d'euros est stratégique pour l'Etat, qui veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, et vise aussi à envoyer un signal de confiance aux investisseurs de dette.

Le calendrier de l'offre publique d'achat (OPA) dévoilé

L'acquisition des titres se fera du 24 novembre au 22 décembre, une fenêtre décalée par rapport aux dates initialement prévues en raison du report de la décision de conformité de l'AMF. Trois séances ont été nécessaires à l'autorité pour examiner le dossier et rendre sa décision.

Luc Rémont officiellement nommé PDG d'EDF, « la mission d'une vie »

Dans un communiqué de presse, envoyé mercredi soir, EDF annonce la démission de Jean-Bernard Lévy de ses mandats d'administrateur et de PDG d'EDF et la nomination de Luc Rémont à compter de ce jour, par décret du Président de la République du 23 novembre 2022. Le Conseil, « remercie chaleureusement Jean-Bernard Lévy pour son engagement depuis huit ans ». Il souligne que « durant ses deux mandats successifs », l'ex PDG aura « engagé une transformation du groupe EDF pour le positionner en tant qu'acteur majeur de la transition énergétique et producteur bas carbone, en France et à l'international, et a mené de nombreuses actions ayant contribué au renforcement de la filière nucléaire française ». Peu connu du grand public, Luc Rémont a déjà commencé à plancher sur les chantiers qui attendent l'entreprise, parfois comparé à un Etat dans l'Etat. « C'est peut-être la mission d'une vie », a-t-il commenté, interrogé au Parlement avant sa nomination le 26 octobre. Il a alors reconnu un contexte « critique à court terme ». Dans ce contexte de crise énergétique, « EDF traverse elle-même une crise sérieuse, d'ordre technique et industriel, qui accentue la tension sur l'offre d'énergie ».

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Commentaires 2
à écrit le 27/11/2022 à 9:54
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JB Lévy avait l'opportunité de montrer son profond désaccord avec la politique antinucléaire du gouvernement actuel et du précédent, en ne validant pas les 12 € en CA. Et pourtant il l'a fait : l'histoire retiendra donc que ce PDG était réellement i...

à écrit le 26/11/2022 à 12:02
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Dans le cadre de la nationalisation d'EDF , qui paie les frais de cession des actions apportées à l'OPA? EDF ou nous , petits actionnaires ? . Bon courage EDF pour la suite et les 10 ans à venir ...

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