Total veut supprimer le raffinage à Grandpuits : des salariés bloquent le dépôt de carburant

À Grandpuits (Seine-et-Marne), le projet de reconversion de Total ne passe pas. Alors que le pétrolier français a annoncé en septembre que l'activité raffinage sur ce site cesserait "fin 2023" pour laisser place à la production de biocarburants et de bioplastiques, les salariés ont décidé de bloquer le dépôt de carburant: ils craignent 700 suppressions d'emplois mais également une opération de "greenwashing".
(Crédits : Reuters)

Les expéditions de carburant étaient fortement perturbées mardi matin sur la raffinerie de Total à Grandpuits (Seine-et-Marne), bloquées par des salariés qui manifestent contre le projet de reconversion du site, a indiqué la CGT à l'AFP.

"On a créé un barrage de fortune avec des palettes pour bloquer l'entrée de la raffinerie" dès 4H00, a déclaré Adrien Cornet, délégué CGT, syndicat majoritaire à l'initiative de cette action.

"Les expéditions de produits sont perturbées mais Total continuera à assurer les approvisionnements de son réseau de station-service et de ses clients", a indiqué Total à l'AFP.

La rotation des 300 camions citernes quotidiens bloquée

Au total 270 poids-lourds, dans l'impossibilité de récupérer leurs chargements - soit 35.000 litres de carburants chacun - ont dû être déportés vers d'autres dépôts, ce qui représente presque la totalité des quelque 300 camions de passage chaque jour sur le site, selon la CGT.

Cette action s'inscrit dans le cadre de la grève votée lundi lors d'une assemblée générale qui a rassemblé plus de 200 salariés, et doit se poursuivre jusqu'en début d'après-midi, "au minimum", avant un rendez-vous avec la direction, a souligné M. Cornet.

Un projet de reconversion vert et sans licenciement

Total a annoncé en septembre que le raffinage à Grandpuits cesserait "fin 2023". Il doit laisser place à un projet de reconversion centré sur la production de biocarburants et de bioplastiques, et à l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques, selon le géant pétrolier.

D'un budget de 500 millions d'euros, ce redéploiement n'entraînera aucun licenciement mais des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d'autres sites, avait affirmé Total.

250 postes sur les 400 que compte aujourd'hui la plateforme de Grandpuits et le dépôt associé de Gargenville (Yvelines) seront maintenus, avait-il détaillé dans un communiqué.

Les salariés craignent 700 suppressions d'emplois et du greewashing

Mais la CGT craint de son côté la suppression de "700 emplois", directs et indirects. "On veut un projet d'ampleur pour la raffinerie, vraiment vert et pas du 'greenwashing'", a souligné M. Cornet, dénonçant un "projet macabre" qui inquiète de nombreux salariés.

"On demande des écrits, des engagements" pour préserver l'emploi, a-t-il ajouté.

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