Pourquoi le Berry bénéficie de la réorganisation de Thyssenkrupp

BOURGES (18). La branche française de distribution de métaux du groupe allemand d’aciérie, fortement impactée par l’effondrement du secteur aérien, renforce parallèlement son site berruyer et accélère sa diversification. Explications.
Le site de Bourges sera agrandi de 4.000 m2
Le site de Bourges sera agrandi de 4.000 m2 (Crédits : Reuters)

L'usine de Thyssenkrupp Materials France, basée dans la préfecture du Cher, se situe désormais sur une courbe ascendante. Elle avait pourtant été fortement impactée en 2017 par la cession de son activité de mécanique lourde au groupe luxembourgeois Vulcain acier. Spécialisé dans la découpe et la distribution d'aluminium, le site de Bourges est positionné en pôle d'excellence de l'aciériste dans ce domaine. A la clé, la création de 15 à 20 postes, notamment sur les fonctions supports, l'objectif étant de fonctionner en unité autonome.

Ce renforcement s'exprimera également par l'extension des locaux. Un nouveau bâtiment de 4.000 m2, en cours de construction, viendra s'ajouter l'été prochain à l'usine actuelle de Bourges, d'une surface comprise entre 12.000 et 14.000 m2. « Via un investissement de quelque 2,5 millions d'euros d'ici 2023, l'objectif est de gagner en agilité, explique Nicolas Guillet, Pdg de la filiale française de Thyssenkrupp Materials. Pour ce faire, nous mettons en place une organisation sous forme de PME virtuelles par métiers à l'échelle de l'Hexagone ». Cette rationalisation des compétences s'inscrit dans une conjoncture largement dégradée pour le groupe. Le distributeur de métaux ferreux et non ferreux, dont les donneurs d'ordres sont issus de l'industrie (50%), de l'aéronautique (35%) et l'automobile (15%), a été fortement impacté par le ralentissement économique engendré par la crise sanitaire. Les commandes se sont même effondrées de 75% sur le marché de l'aérien. Conséquence, en 2020 Thyssenkrupp Materials France a vu ses recettes reculer de 40% à 300 millions d'euros (415 millions d'euros en 2019).

Une centaine d'emplois supprimés

Dans les faits, le plan de transformation engagé depuis septembre 2020 se traduira par la fermeture de trois sites sur les dix présents en France. Ainsi les usines de Bordeaux, dont l'activité est regroupée à Bourges, et de Lyon seront arrêtées en juillet. L'implantation de Riedisheim, proche de Mulhouse, a d'ores et déjà fermé. Une centaine d'emplois sur 550 seront supprimés par Thyssenkrupp Materials France, une fois la réorganisation achevée.

Dans ce nouveau contexte de pôles d'expertises, le futur maillage du groupe s'établira autour de l'aluminium (Bourges), l'acier-outillage (Le Mans et Besançon), le refendage (Fosses) et le siège (Maurepas). Pour retrouver des marges de croissance sur un marché de la distribution en baisse, le plan de Nicolas Guillet inclut par ailleurs une accélération des diversifications dans l'usinage de pièces métalliques et la gestion de supply chain pour certains clients, comme les avionneurs Airbus et Stelia.

Dans le Centre Val de Loire, le groupe de mécanique de haute précision Mecachrome, le missilier MDBA et l'industriel de l'armement Nexter, déjà clients, se verront proposer courant 2021 de nouvelles offres de services. Maîtres d'œuvre de la gestion de la chaine logistique, les sites de Nantes, de Méaulte (60) et de Vitrolles.

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