La banque mobile : bientôt 2 milliards d'utilisateurs

Le nombre d’utilisateurs de services bancaires mobiles devrait s’élever à 2 milliards d’ici à 2020, soit 37% de la population adulte mondiale, selon Juniper Research.
Christine Lejoux
En France, dans le cadre d’un sondage réalisé voici deux mois par Deloitte, 13% des personnes interrogées affirment utiliser uniquement Internet, et principalement l’Internet mobile, dans le cadre de leur relation bancaire.

Tout le monde aura bientôt sa banque dans sa poche. Enfin, peut-être pas tout le monde, mais au moins une bonne partie de la population mondiale. Selon une récente étude publiée par Juniper Research, le nombre d'utilisateurs de services bancaires mobiles devrait dépasser la barre du milliard cette année, dans le monde, contre 800 millions à la fin 2014. Le développement de la banque mobile s'accélère au point que la société d'études a dû réviser sa prévision à la hausse, elle qui tablait jusqu'à présent sur 1 milliard de mobinautes bancaires à l'issue du premier semestre 2016.

Dès lors, Juniper Research n'hésite plus à prédire que le nombre d'utilisateurs de banque mobile atteindra le seuil de 2 milliards d'ici à 2020, soit plus du tiers (37% exactement) de la population adulte mondiale. « Pour la majorité des banques, le mobile représente déjà le principal canal d'interaction avec leurs clients », écrivait d'ailleurs le cabinet d'audit KPMG, dans une étude parue en septembre.

Le potentiel des pays émergents

Simplicité d'usage, frais bancaires moindres, disponibilité 24h24, 7 jours sur 7... Tels sont les ingrédients qui font le succès de la banque mobile dans les pays développés. Ainsi, en France, dans le cadre d'un sondage réalisé voici deux mois par Deloitte, 13% des personnes interrogées affirment utiliser uniquement Internet, et principalement l'Internet mobile, dans le cadre de leur relation bancaire. Les sondés n'étaient encore que 9% à faire pareille confession en 2014. Pour autant, dans un pays comme le Royaume-Uni, le taux de pénétration de la banque mobile - évalué à 38% aujourd'hui par KPMG - ne devrait plus beaucoup évoluer. Pour la bonne raison que la population britannique est déjà largement équipée en smartphones, et que la connexion en 3G ou en 4G ne laisse nullement à désirer, outre-Manche.

Ce n'est donc pas des pays matures que viendra la croissance de la banque mobile, mais des pays émergents. D'abord parce que leur population est jeune. Au Vietnam, par exemple, plus de 60% des 91 millions d'habitants sont âgés de moins de 30 ans. Or le portrait-robot de l'utilisateur de services bancaires mobiles, c'est un trentenaire, selon KPMG. Ensuite, en Afrique comme dans certains pays d'Amérique Latine, la bancarisation de la population est encore faible, et celle-ci a brûlé l'étape de la téléphonie fixe, pour aller immédiatement à celle du portable. Deux caractéristiques à l'origine du fort potentiel de développement de la banque mobile sur le continent africain, ainsi qu'en Amérique Latine.

Proposer des services mobiles à plus grande valeur ajoutée

Cela ne signifie pas que la banque mobile n'a plus rien à espérer des pays développés. Mais, dans ces pays, il leur faudra passer à la vitesse supérieure, en ne proposant plus seulement à leurs clients des services mobiles basiques comme la consultation du solde des comptes ou l'envoi de virements, mais également des opérations à plus forte valeur ajoutée, telles que la souscription d'un produit d'épargne ou d'un crédit à la consommation. Un élargissement de l'offre mobile d'autant plus nécessaire que l'environnement concurrentiel s'accroît, avec par exemple, les velléités de l'opérateur de téléphonie Orange de lancer une banque mobile.

Et que les clients de services bancaires mobiles semblent particulièrement exigeants, selon KPMG. Autant leur inclination est grande à recommander leur banque à leurs proches s'ils sont satisfaits de son offre mobile, autant leur propension à la quitter en cas de déception est supérieure de 20% à celle des clients de banques traditionnelles. Et s'il y a un critère qui occupe une place importante à leurs yeux, c'est celui de la sécurité, 40% des consommateurs interrogés par KPMG n'étant pas tranquilles lorsqu'ils utilisent les données de leurs cartes bancaires dans le cadre d'une transaction sur mobile.

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Christine Lejoux

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