Des employés de fast-food en grève à travers le monde... sauf en France

Par Marina Torre  |   |  422  mots
Cette manifestante en Californie brandit un panneau en faveur du salaire minimum à 15 dollars. (Photo: Reuters)
Par solidarité avec des employés américains de fast-food qui réclament une hausse du salaire minimum à 15 dollars de l'heure, l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation (UITA) a lancé ce jeudi un appel à la grève mondiale. En France, les représentants syndicaux se sont contentés de quelques signes de soutien.

Ils travaillent chez McDonald's, Burger King ou encore KFC... mais "ne gagnent pas de quoi se nourrir eux-mêmes", décrit une porte-parole de l'EFFAT (Coordination européenne des syndicats de l'alimentation, de l'agriculture et du tourisme).

Un message pour Obama

Outre-Atlantique, les employés de ces chaînes de restauration rapide protestent ce 15 mai dans plus de 130 villes, pour exiger la hausse du salaire minimum à 15 dollars (11 euros environ) contre 7,25 actuellement (5,7 euros), soit bien en dessous du salaire minimum horaire français actuellement à 9,53 euros bruts. Aux Etats-Unis, le niveau de ce salaire minimum dépend de chaque Etat: il est ainsi plus élevé dans le Connecticut (10,10 dollars) que dans le Tennessee (7,75). Mais le relèvement de ce plancher au niveau fédéral est en discussions à Washington. Ainsi, début janvier, Barack Obama a une fois de plus évoqué sa promesse électorale d'augmenter ce salaire minimum, pour qu'il atteigne au moins 10 dollars de l'heure. 

Dans ce contexte, les salariés américains ont su gagner à leur cause des centaines des confrères à travers le monde, qui les ont rejoints dans un mouvement de grève auquel participent 30 pays. Des employés au Brésil, au Maroc, aux Philippines se sont ainsi unis au mouvement. Une participation d'une telle ampleur représente une "première", affirme la porte-parole de l'organisation syndicale. 

Des manifestants défilaient également dans les rues de Tokyo. (Photo: Reuters)

Contrats zéro heure en Grande-Bretagne

En Europe, d'autres scandales ont également agité le secteur. En Grande-Bretagne, les contrats "zéro heure" ont fait l'objet de vives protestations. En n'indiquant aucun nombre d'heures préalable, ils répondent aux besoins de flexibilité des entreprises, au prix d'une précarisation des employés, qui ne peuvent prévoir à l'avance leur temps de travail.

>> La Grande-Bretagne, royaume de la flexibilité absolue

Plus récemment, en Allemagne, un reportage montrant des conditions d'hygiène déplorables dans un Burger King a créé la polémique outre-Rhin.

Faible mobilisation en France

En France, la CFDT et la CGT ont diffusé des messages de soutien et appelé à une mobilisation "quelle qu'elle soit". La CGT a d'ailleurs mis en ligne une photo de manifestants à Bordeaux et indique que des salariés se sont réunis devant des enseignes à Paris mais qu'aucune grève n'a été déclarée. Les principaux représentants syndicaux français avaient ce jeudi un tout autre menu au programme: la mobilisation des fonctionnaires. 

>> Les syndicats de fonctionnaires ont plutôt réussi le test de la mobilisation