Casino conteste se trouver en position dominante à Paris

L'Autorité de la concurrence a pointé la position dominante de Casino à Paris, ce dernier conteste.
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La réaction de Casino en dit long. Le groupe de Jean-Charles Naouri conteste les accusations de position dominante que, selon l'Autorité de la concurrence, il occupe à Paris. "La part de marché de Casino à Paris, cumulée à celle de Monoprix, n'excède pas 38,5%, selon trois études", assure-t-il.

Dans un avis rendu mercredi, L'Autorité de la concurrence diagnostique que Casino, grâce à Monoprix, représente "une part de marché de 61,7% des surfaces" dans Paris. Casino y exploite 375 Franprix, Leader Price, Casino et autres Spar. Et il détient 50 % de Monoprix, aux côtés des Galeries Lafayette, qui exploite 53 Monoprix, 31 Monop' et 5 Daily Monop à Paris. "En valeur, cette part de marché est de 61% environ", juge l'institution présidée par Bruno Lasserre. Carrefour est loin derrière, avec 10% à 20% de part de marché.

Cet avis fait débat. Son assiette d'analyse est contestée. Car les commerces de bouche et les enseignes spécialisées (dont Picard) en sont écartés. « La valeur de marché de 3,7 milliards d'euros retenue n'est pas représentative de la consommation alimentaire des parisiens », conclut Casino, en estimant ce marché à 6 milliards d'euros. Le groupe indique y réaliser 2,3 milliards d'euros, en y incluant 100 % des ventes de Monoprix.

Par ailleurs, l'Autorité de la concurrence pointe la position dominante de Casino, sans établir qu'il pratique des prix abusifs. Cet avis risque cependant d'écorner l'image de ses enseignes. "C'est un obstacle à la concurrence", dénonce l'Autorité. Dans la foulée, UFC avance un chiffre : le préjudice subi par les ménages parisiens serait de "plus de 400 euros". Ces évaluations sont du pain bénit pour Intermarché "prêt à contrer Casino dans Paris". Le groupement des Mousquetaires espère obtenir de la Ville de Paris de l'aide pour ouvrir des supermarchés au pied des immeubles de bailleurs sociaux.

Casino s'inquiète probablement aussi de la portée de cet avis lors de l'exercice éventuel de son option de rachat des 50% de Monoprix. Il lui en coûterait 1,2 à 1,4 milliard d'euros. L'Autorité de la concurrence jure qu'alors elle analysera "très précisément" cette prise de contrôle à 100 %. Mieux : elle plaide pour que les conditions de son droit d'injonction soient assouplies. "Lors du constat d'un marché trop concentré, l'Autorité doit pouvoir imposer la cession de magasins à de nouveaux entrants. Cet outil rebrasserait les cartes", notent les juges. La Ville de Paris approuve. D'ici là, l'expansion de Monoprix dans Paris risque de se heurter au veto municipal.

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Commentaire 1
à écrit le 15/01/2012 à 8:59
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c'est bien d'avoir le monopole mais les salariés en profitent aussi?

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