Les soldes flottants vivent-ils leurs dernières heures ?

Un rapport du Credoc et de l'Institut Français de la mode préconisent d'abandonner le système des soldes flottants.
Créées en 2009, les soldes flottants étaient censées améliorer le pouvoir d'achat des Français.

Les soldes flottants sont en sursis. Un rapport du Credoc et de l'Institut Français de la mode (IFM) préconise leur suppression. Il vient d'être remis à la ministre du Commerce, Sylvia Pinel. Elle doit trancher à la rentrée. Lors de l'ouverture des soldes d'été, mercredi 27 juin, dans les rayons des Galeries Lafayette, Sylvia Pinel avait précisé qu'elle attendait ce rapport pour trancher, après "concertation" avec les acteurs concernés.

Entrées en vigueur le 1er janvier 2009, ces deux semaines pendant lesquels les commerçants peuvent vendre à perte et dont ils choisissent la date librement, s'ajoutent aux deux saisons de cinq semaines de soldes réglementaires. Dans leur rapport, le Credoc et l'IFM proposent de revenir au système qui prévalait avant cette réforme, c'est-à-dire "deux fois six semaines" de soldes par an.

Les commerçants sont "quasi-unanimement" opposés aux soldes flottants, selon le rapport. Mais les petits indépendants, en difficulté sur un marché français de l'habillement en recul de 5 % ces dix dernières années, y sont davantage opposés encore que les grandes chaînes : ils ne peuvent pas toujours suivre la vaste politique de promotion des Etam, Promod et autres Celio.

Un bilan quasi-nul

Trois ans après la mise en oeuvre des soldes flottants, le bilan est en fait quasi-nul. Ils "n'ont pas eu d'impact décelable ni sur le niveau des ventes (à la hausse) ni sur le niveau des prix (à la baisse)", constatent les auteurs. A tel point que les commerçants boudent le dispositif. Ils n'ont déposé que 41.000 déclarations de soldes flottants en 2011, soit 21 % de moins qu'en en 2009. Et, dans un tiers des cas, les commerçants les accolent à une saison de soldes pour l'allonger. Les consommateurs quant à eux n'ont rien à perdre à une suppression, à en croire ce rapport. Car "les commerçants (les) ont remplacés par une autre pratique, les promotions", souligne le rapport. A l'époque, la ministre des Finances, Christine Lagarde, estimait que la création de soldes flottants devait améliorer le pouvoir d'achat des Français.

Un non sujet

"Nous sommes ravis que ce rapport soit porté à la connaissance de tous", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération nationale de l'habillement, Bernard Morvan, qui veut "rester prudent" avant l'arbitrage ministériel. Le président de l'UCV, Claude Boulle, qui réunit principalement les grands magasins, estime lui que les soldes flottants sont un "non sujet". Une suppression serait avant tout "un geste de compréhension et de sympathie" du gouvernement en faveur de certains commerçants, selon lui. "Les soldes flottants sont une liberté offerte aux commerçants", fait cependant valoir la directrice juridique et fiscale à la Fédération du commerce et de la distribution, Nathalie Namade.

Côté consommateurs, les associations sont, elles, partagées. "Plus il y a des périodes de promotions, mieux c'est", relève le délégué général de l'association de consommateurs CLCV, Thierry Saniez, favorable au maintien des soldes flottants. Il juge qu'elles ne peuvent que favoriser la concurrence au profit des consommateurs. Certaines associations estiment par contre que les soldes flottants sont peu lisibles pour les consommateurs, qui les confondent avec d'autres promotions comme les "soldes privées".

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 04/07/2012 à 21:47
Signaler
"Plus il y a des périodes de promotions, mieux c'est", relève le délégué général de l'association de consommateurs CLCV : dans ce cas, il n'y a qu'à faire des soldes toute l'année, 365 jours par an et 7/7 !!! c'est un peu idiot, comme proposition de ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.