Géolocalisation : le commerce déploie ses antennes

Par Marina Torre  |   |  534  mots
Le magasin connecté fait son apparition en 2014.
Autrefois, le commerçant comptait surtout sur son flair et son expérience pour séduire un client et le convaincre d’acheter plus. En 2014, des rabatteurs numériques commencent à prendre le relais.

Se repérer dans les rues, sur les routes, voire sur la Lune ou sur Mars, c'est déjà possible. Trouver son chemin rapidement vers le bon rayon dans un hypermarché, serait encore mieux... surtout pour les distributeurs qui voient dans la géolocalisation "d'intérieur" le moyen de suivre leurs clients à la trace sous couvert de leur offrir un service innovant. Et d'envoyer la "bonne promotion, à la bonne personne au bon moment. " Pour cela, ils font confiance aux balises numériques, notamment le iBeacons d'Apple, pour jouer les espions.

Des "Malls" aux linéaires...

Un nombre grandissant de grands acteurs du marché s'y intéressent, comme les centres commerciaux ou bien les grands distributeurs tels que Carrefour par exemple.

>> Comment les "magasins connectés" réinventent le lèche-vitrine

Pour l'instant, eux seuls disposent des moyens financiers et techniques de tester des nouvelles technologies dont le coût baisse régulièrement.

>> Les mouchards numériques envahissent les magasins

...jusqu'aux rues des villes

Dans les villes, certains acteurs participent au mouvement, comme le Métro de Montréal

>> Quand le métro de Montréal trace ses usagers pour leur suggérer des achats ciblés

Ou bien Regent Street à Londres. >> Regent Street, la rue de Londres hyper-connectée qui défie les Champs-Élysées (article abonné)

Plusieurs catégories de produits sont concernées. Les maisons de luxe, longtemps réticentes à vendre en ligne y observent un moyen de se moderniser. Le vêtement intègre également le numérique à ses fibres. >> Le vêtement digital, le plus "intelligent" des objets connectés ?

Protéger ses données

Plus d'un an après le début de "l'affaire Snowden", cela attise évidemment des craintes protection des données privées. Car, certes la plupart des entreprises et organisations utilisant les beacons se protègent en affirmant que les données sont anonymes. Mais les consommateurs eux, ne sont pas majoritairement pas d'accords pour les laisser mettre leur nez dans leur smartphone. Du moins quand ils ont conscience de faire l'objet d'une telle attention.

Place aux tenues camouflage anti-Big Brother

"Réduction des coûts"

Rien d'étonnant en revanche à ce que les principales enseignes de la grande distribution réunies à Paris pour un congrès en septembre fassent du magasin connecté la star de leurs conversations. Surtout que ces nouvelles technologies sont considérées comme une source de réduction de coûts en "optimisant le travail de la main d'œuvre disponible sans réduire le service", juge le vice-président de ShopperTrak, société américaine spécialisée dans l'étude du comportement des consommateurs.

Un nouveau métier

De quoi inquiéter les vendeurs qui pourraient craindre une réduction de leur nombre? Pour l'instant, en France du moins, cela n'est pas certain. Leur rôle n'en est pas moins bouleversé.

Vendeur à l'ère digitale : un métier en voie de disparition? (1/5)
Vendeur à l'ère digitale : suréquipé, mais toujours "humain" (2/5)
Vendeur à l'ère digitale : polyglotte, polyvalent ou ultrapointu  (3/5)
Vendeur à l'ère digitale : demain, tous beaux  (4/5)
Vendeur à l'ère digitale : travailleurs low-cost pour service de luxe  (5/5)