Faire ses courses le dimanche, une pratique qui a régressé en 35 ans

Par Marina Torre  |   |  407  mots
En raison de trajets plus long, pour se rendre dans des hypermarchés et centre commerciaux en périphérie des villes, le temps total consacré aux courses s'est allongé. Hors trajet, il est resté stable.
En 1974, 38% des Français déclaraient faire des courses le dimanche selon une étude de l'Insee. Trente cinq ans plus tard, ils ne sont plus que 21% à le faire, mais pendant plus longtemps.

Voilà qui pourrait remettre en question quelques idées préconçues. Le nombre de Français déclarant faire leurs courses le dimanche a diminué entre 1974 et 2010, d'après une enquête sur l'emploi du temps des Français publiée par l'Insee ce jeudi 22 janvier. Il est passé de 38 à 21% en 35 ans.

Parmi les éléments d'explication possibles : une amplitude d'ouverture et une fréquentation plus fortes des magasins tout au long de la semaine. Bien que la fréquentation des boutiques en soirée, c'est-à-dire après 20 heures, reste rarissime —0,3% de la population en 2010—, elle a triplé par rapport à 1974. L'extension des autorisations d'ouvertures, prévue dans le projet de loi Macron pourrait peut-être modifier la donne.

Plus de cadres dans les magasins le dimanche

En plein débat parlementaire sur ce projet de loi qui aborde également l'ouverture dominicale des magasins, un autre élément de cette étude peut retenir l'attention. Il apparaît que la population qui s'adonne à cette activité ce jour-là a aussi évolué. Au milieu des années 1970, il s'agissait surtout d'artisans, d'ouvriers et de commerçants. En 2010, les membres les cadres et les professons intermédiaires sont surreprésentés parmi ceux qui font leurs courses le dimanche, d'après l'Insee.

Il se trouve que la répartition socio-professionnelle des travailleurs du week-end a globalement évolué en sens inverse depuis 29 ans, selon une autre enquête de l'Institut de statistiques. Autrement dit, cadres et professions libérales sont de moins en moins nombreux à travailler en fin de semaine, tandis que les ouvriers travaillent de plus en plus souvent le samedi et le dimanche. Tout comme les membres des professions intermédiaires, qui seraient donc à la fois plus nombreux à travailler et à faire leurs courses ces jours-là.

Ecart hommes-femmes

Enfin, le temps consacré aux courses par les femmes subit un léger recul — 4 minutes de moins par jour trajet compris— à relativiser néanmoins. Car, même, si les hommes consacrent plus de temps à cette activité, cette pratique reste plus répandue chez les femmes. Quant au fameux écart concernant les activités domestiques, il se réduit un peu. Les femmes s'y appliquent une heure et demi de moins qu'il y a trente-cinq ans, les hommes une demi-heure de plus, surtout pour faire des emplettes. Mais courses ménage, cuisine, soin et éducation des enfants prennent encore en moyenne quatre heures par jour aux consommatrices, et deux heures trente aux consommateurs.