Carrefour fait son grand retour dans la VOD

Le premier distributeur français lance un nouveau service de vidéo à la demande, Nolim Films. Quelque 3.000 films et séries sont proposés à des prix tantôt abordables, tantôt discutables. Côté DVD, place à l'innovation : plusieurs centaines sont désormais disponibles avec leur copie digitale gratuite.
Laszlo Perelstein
Face à certaines offres plus complètes, Nolim prévoit d'ajouter "une dizaine" de programmes par jour à son catalogue.

Carrefour fait son grand retour dans la vidéo à la demande. Six ans après une première expérience test lancée en partenariat avec le loueur de DVD Glowria, filiale de NetGem, le premier groupe de distribution français a lancé ce mardi 27 janvier un service de VOD sur Nolim, sa plateforme culturelle qui permettait déjà d'acheter ou louer des livres numériques.

Simple à utiliser, le service demande d'être inscrit mais ne requiert aucun abonnement. Les films achetés restent stockés en ligne et il possible à tout moment de les regarder en streaming (sur tablette, PC ou mobile) ou de les télécharger. Chaque compte peut ensuite être lié avec trois autres afin de partager le catalogue, en famille ou entre amis. Pour regarder le film sur une TV, support privilégié de visionnage, il faudra toutefois attendre un éventuel partenariat avec un fournisseur d'accès Internet (FAI) car Nolim n'est à ce jour présent sur aucune box.

Une offre à élargir

Avec quelques 3.000 films et séries dans son bagage pour son lancement, le service de vidéo à la demande a encore du chemin à faire pour rattraper les mastodontes de la SVOD (vidéo à la demande par abonnement) que sont Canal Play et Netflix. Spécialiste de la dématérialisation et des médias, Pascal Lechevallier soulignait en octobre sur son blog que le service de SVOD américain proposait 7.306 programmes, s'affichant loin derrière les 10.659 de Canal Play.

Pour autant, Carrefour ne juge pas être "arrivé trop tard" sur le marché, comme l'a expliqué Emmanuel Rochedix, directeur culture France, lors de la conférence de présentation devant des journalistes. De fait, d'après une étude Médiamétrie parue le 23 janvier, seuls 2,5% des Français sont abonnés à un service de SVOD (contre 1,5% en 2013), alors que 11% ont pratiqué la vidéo à la demande au cours du dernier mois.

Face à certaines offres plus complètes, Nolim prévoit par ailleurs d'ajouter "une dizaine" de programmes par jour à son catalogue. Outre les films qui seront disponibles quatre mois après leur sortie (le blockbuster "Interstellar" devrait arriver en février) et certaines séries américaines le lendemain de leur diffusion, Carrefour compte sur des partenariats, comme celui noué avec Gaumont. L'accord avec la société de production française —qui dispose du deuxième plus important catalogue de films (environ 1.000), derrière Studio Canal (entre 3.000 et 4.000)— lui permet ainsi de proposer près de 300 films, soit plus que toutes les autres offres de VOD.

Des tarifs accessibles... pour les films

Concernant les tarifs, les films sont disponibles à la location à partir de 1,99 euro (le client dispose ensuite de 30 jours pour lancer le film puis de 48 heures pour le regarder autant de fois qu'il le veut) et à l'achat à partir de 4,99 euros (le film est ensuite regardable en streaming sur n'importe quel support et peut être téléchargé à volonté). Les nouveautés sont commercialisées plus chères néanmoins. Pour exemple, "22 Jump Street" est disponible à l'achat pour 9,99 euros (2 euros de plus pour la haute définition) et 3,99 euros à la location (1 euro de plus pour la HD), alors que le DVD est commercialisé 13,99 euros (18,49 euros pour le Blu-Ray).

C'est toutefois au niveau des séries télévisées que le bât blesse. Les épisodes sont vendus quelque 2,49 euros (2,99 euros pour la HD), y compris pour de "vieilles" séries comme la saison 1 de "Gossip Girl", et les saisons complètes entre 19,99 et 24,99 euros (5 euros de plus pour la HD). Un prix qui peut paraître élevé alors que l'on trouve des coffrets DVD pour le même prix.


Comparaison de prix entre la saison 1 de la série "The Mentalist" vendue sur Nolim et le coffret DVD vendu sur la Fnac.

"Créer un lien entre le physique et le digital"

Le prix trouve toutefois sa justification dans l'orientation que Carrefour souhaite donner à son service. Le troisième distributeur de films physiques (DVD et Blu-Ray) en France, avec plus de sept millions de ventes réalisées dans ses magasins, vise à "créer un lien entre l'offre physique et l'offre digitale", argue Emmanuel Rochedix.

Pour ce faire, le groupe français mise sur le standard UltraViolet, qui permet d'obtenir gratuitement une copie digitale d'un film acheté en DVD ou Blu-Ray via un code inscrit sur un coupon. Il suffit ensuite de rentrer le code dans la partie dédiée sur Nolim et l'utilisateur peut alors regarder le film en streaming ou le télécharger sur ses différents appareils (PC, tablette ou smartphone). À ce jour, environ 400 DVD de ce type sont disponibles au catalogue.

Si Carrefour est le premier (et seul pour le moment) en France à offrir ce service lancé par un consortium américain —Microsoft, Sony, Samsung, Warner Brothers mais aussi Paramount en font partie—, les coupons sont présents dans tous les DVD et Blu-Ray arborant le logo, y compris ceux vendus dans des enseignes concurrents. Pour profiter de l'offre, le client devra donc forcément s'inscrire sur Nolim.

Laszlo Perelstein

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Commentaire 1
à écrit le 28/01/2015 à 3:03
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Au rythme où se dévoilent les projets de VOD, on se demande: un où les gens trouveront le temps et l'argent de regarder tant de films, et deux quand nous aurons droit à une taxe et un abonnement d'office pour soutenir l'exception culturelle. Celle d'...

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