Mesures limitées pour les casinos malgré la chute de leur activité

A l'issue d'une rencontre avec les services des ministères de l'Intérieur et du Budget, les casinos ont reçu l'assurance de l'assouplissement des conditions d'exploitation. Mais ces améliorations ne compenseront par l'impact sur leurs comptes de la baisse d'activité qui se poursuit.

Les exploitants de casinos broient du noir. Leur chiffre d?activité en janvier marque une nouvelle dégradation de l?ordre de 6 à 7% selon les établissements. Cette tendance est d?autant plus inquiétante qu?elle se compare à un mois de janvier 2008 pénalisé par l?entrée en vigueur de l?interdiction de fumer dans les lieux publics qui avait fait chuter l?activité de ce mois de 11 à 20%. Le phénomène ne s?atténue pas avec le temps, comme cela était anticipé. Cette chute d?activité pénalise les comptes des casinos.

 C?est dans ce contexte qu?a eu lieu ce mardi matin une rencontre entre les exploitants de casinos et les équipes des deux ministères de tutelle de cette activité, le Budget et l?Intérieur. Le "climat a été très constructif", assure Georges Tranchant, président du groupe de casinos du même nom. Mais comme ses confrères, il regrette la lenteur administrative renforcée par la double dépendance. Et ce alors que la situation financière des casinos nécessiterait des décisions rapides.

Mais l?Etat rejette catégoriquement la demande d?un abattement supplémentaire de 10% sur le produit brut des jeux qui se traduirait pour lui par un coût de l?ordre de 200 millions d?euros. En revanche, les représentants de l?Etat ont accepté d?étudier une mise à jour du barême de prélèvement par rapport à l?inflation. Ce dernier est inchangé depuis 22 ans et, désormais, la plupart des casinos atteignent les seuils maximums de prélèvement, soit en moyenne 57% du produit brut des jeux (c'est-à-dire les sommes perdues par les joueurs). Une telle mesure, si elle devenait effective, pourrait permettre aux casinos une économie de l?ordre de 46 millions. Mais le chemin est encore long.

De même, peut-être lors d?une prochaine loi de finances, l?Etat pourrait accepter de différencier le calculs de prélèvements sur les jeux de tables et les machines à sous, ce qui entraînerait un allègement du taux moyen de prélèvements.

Lors de la rencontre ce matin entre l?ensemble des professionnels du secteur des casinos et les représentants de l?Etat, le principe d?une clarification de la réglementation des jeux de casinos a été discutée. En résumé, les casinos pourraient décider du nombre de machines à sous exploitées dans un casino, sans passer par des demandes successives à la Commission des jeux qui attribue les autorisations au compte goutte. Toutefois, les casinos devraient respecter un ratio d?exploitation de jeux de table à raison de 50 premières machines pour un jeu de table, puis 25 machines supplémentaires par table en activité. L?ouverture d?une table de jeux nécessitant la création de plusieurs emplois, cela permet de limiter d?une certaine façon l?appétit des casinos pour les bandits manchots.

"Une telle mesure arrive bien tard", regrette Georges Tranchant. D?autant qu?il faudra encore du temps avant qu?elle entre en vigueur. Surtout, dans le contexte actuel, les casinos ne sont pas tentés par l?agrandissement de leur parc de machines à sous, souligne Laurent Lassiaz, président du directoire de Joa Groupe. En effet, en ce moment, les salles de jeux sont loin d?être saturées de joueurs.

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