C'est un soulagement pour le premier loueur français de voitures. Europcar a annoncé dimanche soir avoir bouclé un refinancement total de 307 millions d'euros, dont 220 millions de prêts garantis à 90% par l'Etat français via BPI France, et 67 millions auprès de l'Etat espagnol. Eurazeo, l'actionnaire principal avec 30% des parts, a également participé en garantissant un RCF (revolving credit facility) augmenté de 20 millions d'euros (à 670 millions d'euros). L'entreprise s'est engagé à ne pas verser de dividendes en 2020 et en 2021.
Dans un communiqué, la PDG, Caroline Parot s'est réjouie de l'issue de plusieurs semaines de négociations notamment avec les autorités françaises:
"Ces nouvelles lignes de financement nous permettront de sécuriser nos activités et de les reprendre progressivement lorsque les économies locales redémarreront et commenceront à se redresser. Notre Groupe se prépare activement à ce redémarrage, en tenant compte des nouveaux standards et des nouvelles attentes des clients qui découleront très probablement de la crise.
Au cours des prochains mois, compte-tenu des incertitudes auxquelles nous allons être confrontés, nous poursuivrons activement nos efforts pour rationaliser notre base de coûts et adapter la structure de notre capital ainsi que celle de notre dette aux évolutions de notre environnement d'affaires, avec souplesse et agilité", a-t-elle déclaré.
Europcar a été touché de plein fouet par la crise du coronavirus qui a contraint tous les gouvernements d'Europe de l'Ouest à des mesures exceptionnelles de confinement: liaisons aéroports interdites, voyages touristiques et d'affaires réduits à leur plus simple expression... Europcar s'est ainsi retrouvé avec un réseau purement et simplement fermé soit près de deux mois sans recettes. Les marchés ont logiquement mais lourdement sanctionné le titre en Bourse qui a perdu près de 64% de sa valeur depuis le début de l'année. Mercredi dernier, le titre avait néanmoins repris un peu d'allant après un communiqué annonçant un accord avec le gouvernement espagnol, où Europcar a développé de fortes activités depuis le rachat de GoldCar en 2017.
La crise du coronavirus est arrivée au moment où Europcar avant entamé un ambitieux virage stratégique sur trois axes: internationalisation, digitalisation et diversification. Celui-ci pourrait néanmoins être réajusté dans les prochains mois en fonction du scénario de reprise du marché, et de l'évolution des comportements de consommateurs. Affaire à suivre.
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