La fusion entre Iberia et British Airways dans une phase délicate

Pour le directeur commercial d'Iberia, Manuel Lopez Colmenarejo, le déficit du fonds de pension de près de 2 milliards d'euros de la compagnie britannique «constitue un gros risque financier». Pour lui, une répartition à 50-50 des deux compagnies dans le futur groupe «est une possibilité» en raison de l'évolution des cours de Bourse depuis le début des discussions fin juillet.

Les discussions sur une fusion entre British Airways (BA) et Iberia sont délicates. Lancées fin juillet, elles visent à rapprocher les deux compagnies par le biais d'un échange d'actions. L'un des points sensibles aujourd'hui reste le déficit à hauteur de 1,6 milliard de Livres (1,9 milliard d'euros) du fonds de pension de la compagnie britannique. Une dette qui fait tiquer la direction espagnole. «C'est un problème, elle constitue un gros risque financier», a déclaré à quelques journalistes français Manuel Lopez Colmenarejo, directeur commercial d'Iberia. "Nous pensons néanmoins qu'ils vont trouver une solution», a-t-il ajouté.

Cette question du fonds de pension risque de faire traîner les discussions qui pourraient aboutir (si les problèmes sont résolus) «au cours des quatre premiers mois de 2009». Bruxelles devra ensuite donner son avis. Elle complexifie le calcul de la parité des deux compagnies dans le nouvel ensemble, déjà pollué par les évolutions des deux cours de Bourse depuis plusieurs semaines. Au début des discussions fin juillet, British Airways représentait deux tiers du nouvel ensemble. Depuis, l'action du britannique a dévissé de 50%, quand celle de l'espagnol a mieux résisté (-11%). De fait, les capitalisations boursières sont aujourd'hui complètement différentes: vendredi, celle de BA s'élevait à près de 1,49 milliard de Livres (1,77 milliard d'euros), à peine supérieure à celle d'Iberia (1,677 milliard d'euros). «Une répartition à 50-50 est une possibilité au regard de l'évolution des cours de Bourse», a déclaré Manuel Lopez Colmenarejo.

Le dirigeant d'Iberia a par ailleurs dessiné les grandes lignes de la structure du futur groupe si un accord est atteint. Elle sera très proche de celle d'Air France-KLM. A savoir la création d'un holding (coté à Londres et à  Madrid), maison-mère à 100% de deux filiales opérationnelles British Airways et Iberia. La holding sera basée en Europe dans le pays présentant le plus d'intérêt sur le plan fiscal.
 

Par ailleurs, Iberia attend des autorités américaines - l'immunité antitrust - un feu vert à son alliance transatlantique avec British Airways et American Airlines. Il s'agit d'une co-entreprise, un système de partage de coûts et de recettes sur un plan de vols harmonisé (avec des tarifs également harmonisés), sans échanges capitalistiques. Washington qui a déjà accordé un tel accord à Air France-KLM et Delta, devrait se prononcer en 2009. Le périmètre de cette co-entreprise s'étendrait dans un premier temps à l'Europe, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, et Porto Rico, mais pas à l'Amérique du sud. Pour mémoire, British Airways et American Airlines ont maintes fois demandé cette immunité. Mais Washington l'a toujours conditionné à une cession de créneaux horaires à l'aéroport de Londres-Heathrow pour des raisons de concurrence. Ce qu'ont toujours refusé de faire BA et American Airlines. Or aujourd'hui, en raison de l'ouverture du ciel transatlantique, Manuel Lopez Colmenarejo estime que ce problème n'a plus lieu d'être. «Avec cet accord de ciel ouvert, tout le monde peut assurer des vols transatlantiques. Et avec le rachat de BMI (ex British Midland), Lufthansa va disposer de plus de 14% des créneaux horaires à Heathrow ».
 

Une flotte long courrier à renouveler
Iberia a reporté la livraison d'un grand Airbus A340-600 après juin 2010. La compagnie discute aussi avec l'avionneur pour le report de quatre "petits" A320. L'an prochain, après la fusion avec British Airways, Iberia passera une commande pour renouveler l'ensemble de sa flotte long-courrier. Les livraisons débuteraient à partir de 2014 pour s'échelonner pendant une bonne dizaine d'années. Le choix se fera entre le Boeing 787 et l'Airbus A350. Même si Iberia est un client très fidèle de l'avionneur européen, le 787 a un avantage de poids. Il a déjà été commandé par British Airways. Et au nom de l'harmonisation des flottes en cas de fusion, Iberia choisira «probablement» le 787 a déclaré Manuel Lopez Colmenarejo.
 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Que Sarkozy boute hors d? Europe BA et que Air France inverti dans Iberia et achètes des AIRBUS au lieu d?acheter des Boeing, au lieu d?investir dans Alitalia qui est une compagnie pourrie; l?Etat Français est actionnaire majoritaire d? Air France- K...

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