La CGT et Sud Rail ont reconduit ce jeudi leur grève - après une première journée hier - pour protester contre les réductions d'effectifs, la dégradation des conditions de travail et les restructurations, notamment celle du fret.

Les perturbations sont toutefois moins importantes ce jeudi que mercredi, malgré un taux de grévistes en hausse. La direction recensait ce matin 13,85% de grévistes dans l'ensemble de l'entreprise - contre 8,82% la veille -, et la CGT, 19,65%. Cependant, ce pourcentage de grévistes calculé sur l'ensemble des personnels n'est pas réellement significatif, le préavis de grève de la CGT ne concernant que les conducteurs, contrôleurs et agents du fret.

La CGT, qui a promis un "élargissement du conflit", a relevé des taux de grévistes importants parmi les conducteurs (39,87% selon elle) et les contrôleurs (43%), avec des pointes à Limoges, Toulouse, Lyon, Marseille, Rouen ou encore Rennes. Pour François Nogué, le directeur des ressources humaines, la situation est tout autre: le taux de participation global est "moitié moindre que lors des deux dernières grève s " et près de "neuf cheminots sur dix sont au travail", a-t-il souligné à l'AFP (Agence France Presse).

Même interprétation du côté du gouvernement : cette grève est "plus faible en nombre de grévistes que les grèves précédentes, cela a été prouvé hier par les constats d'huissiers ; les trains circulent aujourd'hui plus qu'hier", a déclaré ce matin sur France Info ce matin le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau.

"Grève inutile", "insupportable pour les usagers"

Par ailleurs, le secrétaire d'Etat a jugé que la grève était "inutile" et qu'elle devait "s'arrêter". Arrêter la grève "n'empêche pas qu'après, bien évidemment, on reprenne le dialogue social", a-t-il précisé. "Il faut choisir : ou on discute ou on fait grève, on ne peut pas faire les deux en même temps", a-t-il encore lancé.

Selon le secrétaire d'Etat, la SNCF  "une entreprise où le dialogue social, par tradition, est très important". Le dialogue social, "a fonctionné la semaine dernière puisque 460 emplois supplémentaires ont été obtenus dans les discussions par l'Unsa et par la CFDT", a observé le secrétaire d'Etat. L'Unsa (deuxième syndicat) et la CFDT/Fgaac ne se sont pas jointes à l'appel à la grève.

Le député PS de l'Essonne, Manuel Valls, a également estimé qu'il fallait arrêter la grève, soulignant sur RMC et BFM-TV ce jeudi qu'elle "coûte 20 millions d'euros tous les jours" et qu'elle est "insupportable" pour les usagers. "Je comprends la préoccupation des contrôleurs sur leurs conditions de travail et notamment sur les problèmes de sécurité, je comprends l'inquiétude des cheminots par rapport à la situation financière de la SNCF et en même temps, je ne comprends pas que dans ce pays, le dialogue social, le compromis social ne s'imposent pas", a ajouté le député-maire d'Evry.

En répercussion de la grève SNCF, le trafic était perturbé sur certaines lignes du RER parisien qui sont gérées en commun par la RATP et la SNCF. C'était le cas ce jeudi matin des lignes B, C, et D.

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