Guillaume Pépy : "La concurrence est l'occasion de montrer ses forces"

Guillaume Pepy, président de SNCF, était jeudi soir l'invité du club toulousain Capitolium. Devant 80 chefs d'entreprise et élus, il a détaillé la stratégie de l'entreprise de transport et donné son avis sur les difficultés de financement de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse.
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SNCF et RFF doivent présenter un projet commun d'organisation à la demande du gouvernement. Comment se déroulent les discussions?
Nous travaillons à partir du cahier des charges que nous a transmis le ministère de l'Écologie, du Développement durable et des Transports. Nous devons rendre notre proposition à la fin du mois de mars. Ce sera fait mais il est trop tôt aujourd'hui pour dire quel modèle d'organisation sera choisi. J'ai toujours dit qu'une forme d'unification est nécessaire pour faire un champion français du ferroviaire. Il nous faut donc inventer un nouveau modèle d'organisation. Avec deux obligations, être euro-compatibles et opérationnellement efficaces.

SNCF redoute-t-elle la concurrence ?
La concurrence est l'occasion de montrer ses forces. Mais les conditions de concurrence doivent être équitables pour les nouveaux entrants comme pour les opérateurs historiques. La concurrence doit se faire sur la qualité de service, la fiabilité, la relation clients. Elle ne doit pas être l'occasion d'un dumping social et doit se faire avec un cadre social harmonisé.

Vous avez été nommé en 2008 pour un mandat de 5 ans. Serez-vous candidat à votre succession ?
C'est une question à laquelle on réfléchit en général quelques semaines ou quelques mois avant l'échéance. Aujourd'hui je suis à 100 % dans mon boulot.

Pensez-vous avoir changé l'image de la SNCF ?
100 % des Français ont une opinion sur la SNCF mais c'est une entreprise de 246 000 salariés qui s'est beaucoup transformée. En chiffre d'affaires aujourd'hui, avec 32,6 milliards d'euros, nous sommes devant Michelin, Air France, L'Oréal. Après 20 ans passés dans l'entreprise, je sais que la réforme du train est un chantier de très longue haleine. Nous sommes engagés dans une bagarre pour assurer à la France une place sur le podium du marché du transport public.

Quels sont les gros chantiers à venir de la SNCF ?
Il y a de nombreux bouleversements auxquels nous devons faire face : la rénovation du réseau, la concurrence mondiale. Nous avons aussi un rôle à jouer dans la filière industrielle du matériel ferroviaire. La concurrence est vive face à Alstom et Bombardier. Les Coréens, les Japonais et les Indiens sont en embuscade et la France a intérêt à bien se positionner si elle veut toujours avoir une industrie ferroviaire dans dix ans. Enfin il y a le défi social. Il ne faut pas sous-estimer le choc que peuvent avoir le sentiment de subir les cheminots. Nous sommes dans une période de tension et il nous faut créer un nouveau pacte social.

Les élus toulousains s'interrogent sur le financement de la future LGV Bordeaux-Toulouse, surtout depuis que le Gers et le Lot-et-Garonne ont annoncé leur refus de payer. Que leur répondez-vous ?
J'ai rappelé aux élus que s'ils veulent la LGV, ils ont plutôt intérêt à jouer l'unité que la division. Le projet GPSO (Bordeaux - Toulouse et Bordeaux - Espagne, NDLR) représente 20 milliards d'euros, je comprends que les collectivités locales s'interrogent sur son financement. Mais je dis aussi que dans l'histoire de la grande vitesse en France, ce sont les collectivités qui obtiennent des consensus qui passent devant les autres. Toulouse est la quatrième ville de France, il est anormal qu'elle n'ait pas la grande vitesse.



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Commentaires 3
à écrit le 02/03/2012 à 10:36
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Elle (la concurrence) ne doit pas être l'occasion d'un dumping social et doit se faire avec un cadre social harmonisé. Vous n'allez quand même pas demander à vos concurrents d'embaucher trois salariés, pour un poste de travail, afin d?être sûr qu'il ...

à écrit le 02/03/2012 à 9:20
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Il y a 40 ans ,c'était banal de mettre des colis à la gare ,(les si jolis timbres avec une bb2000 de plusieurs couleurs ) ,maintenant il n'y a jamais eu autant de colis avec internet ,pourtant transportés à des prix abusifs par la poste ,et les gare...

à écrit le 02/03/2012 à 8:25
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Guillaume PEPY pourra fixé la date lorsque la SNCF perdra sont monopole de ses funérailles... comme pour le fret marchandise et la perte de son client historique GEFCO...

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