Et pendant ce temps là, Air France ouvre le capital de Servair

Air France a lancé le processus de cession d'une partie du capital (autour de 45%) de sa filiale catering (restauration à bord), une entreprise valorisée autour de 400 millions d'euros. Newrest, Dnata (Dubai) Gate Group, Sats (Singapour) sont notamment sur les rangs
Fabrice Gliszczynski

Ce n'est plus une rumeur ou un projet au conditionnel comme évoqué par certains au printemps. Mais bel et bien d'une opération enclenchée peu avant l'été et qui va se trouver son point d'aboutissement d'ici à la fin de l'année.

Selon des sources concordantes, Air France a décidé d'ouvrir le capital de Servair, sa filiale catering (restauration à bord des avions), troisième acteur mondial de ce secteur avec un chiffre d'affaires de 723 millions d'euros en 2014 et 10.000 salariés. L'idée est de céder autour de 45% du capital de cette entreprise valorisée autour de 400 millions d'euros selon les experts.

Selon certaines sources, il s'agirait d'un préalable à un désengagement plus large ultérieurement puisqu'il devrait y avoir une clause de sortie dans cette opération.

De gros candidats

Le processus est déjà bien avancé. Les candidats avaient jusqu'au 26 juillet pour déposer leur offre. Ils sont nombreux à l'avoir fait à la fois des industriels et des fonds d'investissement. Parmi les prétendants on trouve le groupe toulousain de catering Newrest, Dnata filiale de catering d'Emirates, le groupe de catering singapourien SATS aussi Gate Group (ex Gate Gourmet). Lufthansa a aussi regardé le dossier. Depuis la direction examine ces offres de nature très différentes. Le dossier était à l'ordre du jour du comité exécutif (comex) de Servair.

Financer le développement

N'ayant pas les moyens de financer le développement de Servair, Air France cherche donc à l'adosser à un industriel. « Servair a besoin d'être global. Pour croître, il lui faut soit acheter des concurrents sur les marchés ou l'entreprise est peu implantée, soit créer des bases tout en gardant des liens commerciaux avec Air France», analyse un observateur. La garantie d'un volume d'activité d'Air France est évidemment assurée au repreneur. Pour autant, en cas d'attrition du réseau long-courrier comme menace de le mettre en place Air France en cas d'échec des négociations avec les syndicats sur une hausse de la productivité, le coup serait rude pour Servair.

Pour un expert du secteur, l'ouverture du capital de Servair peut mettre la pression sur les syndicats. «Cela prouve que la direction peut prendre des décisions drastiques », explique-t-il. Le groupe serait-il prêt à envisager le même scénario pour l'activité de maintenance, bénéficiaire ? «Pas aujourd'hui, explique cet expert, mais si la situation d'Air France se détériore, il faudra aller chercher un partenaire industriel ».

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 11/09/2015 à 14:24
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et du coté de l afrique et de la BRVM... L'article ne dit pas grand chose... en tout cas le titre va flamber dans un premier temps

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