Retoqué sur ses redevances, ADP revoit l'augmentation de ses tarifs à la baisse

Après le refus de l'Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires (ASI) d'homologuer l'augmentation de 3% des redevances prévue en 2019, le gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy et d'Orly propose désormais une hausse de 1% pour l'année en cours.
Fabrice Gliszczynski

Deuxième proposition tarifaire pour ADP. Après le refus le 15 janvier de l'Autorité de supervision indépendante des redevances aéroportuaires (ASI) d'homologuer l'augmentation de 2,957% des redevances qu'il avait prévue en 2019, ADP a présenté de nouveaux tarifs.

Selon des sources concordantes, le gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy-Charles de Gaulle et d'Orly, propose désormais une hausse de 1% de ses redevances pour l'année en cours, par "souci d'apaisement" dit-on au sein du groupe. L'ASI a désormais 21 jours pour se prononcer. En cas de nouveau refus, les tarifs de 2018 seront appliqués.

Coût moyen pondéré du capital trop élevé

L'Autorité de supervision avait notamment justifié sa décision de ne pas homologuer la première proposition ne jugeant que "le niveau de rémunération des capitaux investis pris en compte par ADP pour la détermination des tarifs des services publics aéroportuaires était trop élevé". Elle avait également estimé que le coût pondéré moyen du capital (CPMC), un facteur de rentabilité, était également trop élevé.

Si elle a ravi les compagnies aériennes qui ne cessent de dénoncer la cherté des redevances aéroportuaires d'ADP et demandaient un gel voire une baisse de celles-ci, la décision de l'ASI a interpellé plusieurs observateurs dans la mesure où l'augmentation tarifaire initiale d'ADP était conforme au contrat de régulation économique (CRE) signé avec l'Etat. Mais aussi parce que l'ASI s'arrogeait, selon eux, le pouvoir de définir le CPMC des aéroports, qu'aucun texte ne l'autorise à faire. Un point qui pourrait d'ailleurs constituer un angle d'attaque juridique selon l'un d'eux.

Recours juridique?

Selon nos informations, les débats ont été animés au conseil d'administration sur la possibilité de lancer un recours contre la décision de l'ASI.

Cette contestation des tarifs, qui a également concerné l'aéroport de Nice, peut-être de nature à refroidir certains candidats à la privatisation d'ADP. "Elle remet en cause le contrat de régulation. Qui va investir dans un tel climat d'incertitudes", s'interroge un analyste.

Signé entre les gestionnaires de certains gros aéroports et l'Etat pour une durée de cinq ans, le contrat de régulation économique (CRE) fixe un plafond d'évolution des redevances à ne pas dépasser. L'ASI examine chaque année les propositions d'augmentation des redevances versées par les compagnies aériennes pour financer les services publics aéroportuaires (l'usage des installations pour la réception des passagers, l'atterrissage, le stationnement, le dégivrage...).

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 4
à écrit le 25/01/2019 à 10:47
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Aprés la vente des logements d'Icade en Ile de France, pour quel bénéfice sur le logement, le directeur actuel d'ADP s'apprête t il toujours à privatiser ADP aprés avoir investi en Turquie, pour quel bénéfice. Les investissements hors sol sont ils ut...

à écrit le 25/01/2019 à 9:10
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En effet, avec 3 Md€ de CA et un RN de 15%, il y a de quoi trouver juteuse cette délégation. Notons que la part de ce résultat qui revient à l’État s’érode lentement et surement. Modèle à revoir de fond en comble, comme pour nos autoroutes. Quand ...

à écrit le 25/01/2019 à 9:09
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Alors que le kérosène est massivement subventionné hein... Encore une économie qui n'a pas de fonctionnement propre légitime seulement soumise aux subventions par l'argent public.

le 26/01/2019 à 2:48
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Quelle subvention ??? vous racontez vraiment n'importe quoi !!! Vous confondez non taxation avec subvention !!!

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