L'Acanthe espère reprendre des couleurs grâce à la Chine

Après le trou d'air du marché de la restauration des monuments anciens, la PME nantaise s'installe sur le marché chinois et celui du particulier.

« Il est tellement difficile d'être entrepreneur en France, que cela permet de l'être dans le monde entier, lâche Christophe Chauveau, directeur et principal actionnaire de L'Acanthe. Aujourd'hui, je préfère prendre des risques en Chine que dans l'Hexagone. » Cette petite entreprise de Carquefou (Loire-Atlantique) intervient dans le domaine de la restauration de décors et peintures polychromes du patrimoine.

Travaillant essentiellement pour les monuments historiques (hôtel Limur à Vannes, cathédrale de Quimper, Parlement de Bretagne), elle a vu en l'espace de deux ans son chiffre d'affaires (1,2 million d'euros en 2006 et 700.000 euros en 2007) et ses effectifs divisés par deux (14 salariés contre 29 en 2006), l'État ayant réduit de moitié son budget dédié à ce secteur?

bureau à Shanghai

Si l'activité devrait s'améliorer dès 2009 ? avec 600.000 euros de commandes engrangés, la PME table sur un chiffre d'affaires de 900.000 euros en 2009 ?, Christophe Chauveau compte néanmoins sur le marché chinois pour nourrir ses ventes. Ses débuts en Chine datent de 2001 avec la création d'une société de restauration de meubles anciens vendus en France. Trois ans plus tard, un bureau de représentation est créé à Shanghai pour « percer sur le marché de la décoration » avec des enduits à base de chaux et autre stuc.

Depuis un an et demi, la prospection a été confiée à un VIE (volontaire international en entreprise), Hadrien Crampette, qui a constitué un réseau de designers installés à Shanghai et monté une équipe de quatre peintres chinois.

« J'ai mis deux ans à comprendre le système économique chinois », admet Christophe Chauveau, qui a franchi une nouvelle étape fin septembre en créant une filiale sous statut WFDE (Wholly Foreign Enterprise) avec 100 % de capitaux étrangers. L'activité comprendra trois axes?: vente de produits créés par L'Acanthe telles des peintures écologiques à base de chaux diffusées sous la marque « La pierre fertile », et « Pochoirs L'Acanthe »?; la gestion des chantiers de décoration haut de gamme (hôtellerie de luxe à l'instar du Novotel de Hong Kong)?; et à plus long terme, la restauration du patrimoine en Asie, sachant que la Chine compte à elle seule 2.600 églises anciennes.

Si Christophe Chauveau a fixé des objectifs modestes pour la première année, (80.000 euros de ventes contre 30.000 euros jusqu'à présent), il s'attend à un boom de l'activité à moyen terme.

Fabienne Proux, à Nantes

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