Europlastiques gère de près ses innovations

L'entreprise qui élabore des barquettes en plastique a trouvé un juste équilibre entre des produits qui attendent encore leur marché et ceux qui l'ont trouvé.

L'innovation?: c'est clairement l'axe stratégique choisi par Europlastiques. Mais, au-delà, c'est une quasi-obligation pour la bonne marche de cette entreprise mayennaise. Créée en 1959 par Henri Barberot, la société fabrique à l'époque des pièces telles que les talons aiguilles des chaussures pour femmes. Dans les années 1970, un virage complet est pris?: l'entreprise se spécialise dans les emballages alimentaires en plastique. Aujourd'hui dirigée par le fils du fondateur, Nicolas Barberot, Europlastiques se doit d'être en « recherche de l'évolution des besoins du consommateur dans son quotidien ». De ce fait, l'entreprise, basée à Laval (Mayenne), a un objectif simple?: « C'est la production et sa qualité qui sont nos priorités et non le volume », analyse Nicolas Barberot. Une telle politique a un coût. La PMI consacre de 8 à 10 % de son chiffre d'affaires à l'investissement et de 3 à 4 % à la R&D. L'entreprise s'est dotée d'un bureau d'études qui comprend 7 personnes sur 97 salariés?: « Cela nous permet d'avoir une capacité de réponse rapide aux demandes de l'industrie agroalimentaire. »

produits festifs

Car c'est ce secteur qui est le premier client d'Europlastiques. La société y réalise 90 % de son chiffre d'affaires (20 millions d'euros en 2007). C'est aussi là que l'entreprise identifie les segments de développement possibles?: plats cuisinés à base de viandes ou produits de la mer, produits festifs ou encore produits apéritifs. Mais le « point de visée » comme le définit Nicolas Barberot, c'est le consommateur. Aujourd'hui, c'est un consommateur qui passe beaucoup de temps hors de chez lui. Dans le cahier des charges des innovations figurent donc en bonne place la praticité, la simplicité ainsi que la visibilité afin d'être « vendeur » en rayon. Dernièrement, Europlastiques a ainsi mis au point une barquette destinée aux marinades. En l'ouvrant, le jus de la marinade tombe dans un réceptacle et le produit est prêt à être consommé. Autres innovations présentées la semaine dernière au Salon de l'emballage, à Paris, une barquette « nomade » avec mini-fourchette intégrée au couvercle, ou encore un récipient dont le couvercle permet de déclencher une sorte de compte à rebours visuel qui permet de fractionner sa consommation dans le temps, tout en étant rassuré sur la fraîcheur de son produit.

Être à l'écoute, c'est aussi se positionner sur le biodégradable. La société a créé voici deux ans une marque, Eurobio. « L'une des principales difficultés est d'injecter des matières biocompostables dans un moule », explique Nicolas Barberot. Pourtant, si le produit est aujourd'hui techniquement prêt, c'est le marché qui, lui, ne l'est pas?: « Encore trop cher pour être acheté par des industriels. » Là, les investissements restent pour l'instant sans retour.

multiplier les produits

Europlastiques compense par une force de vente sur le terrain. « Nous comptons environ 500 clients, note le PDG. Notre façon de voir le marché est de multiplier les produits que nous leur proposons, ce qui nous permet d'avoir un certain niveau de prix. » Une politique visible dans la répartition du chiffre d'affaires?: deux tiers sont réalisés sur des produits exclusifs commandés par les industriels de l'agroalimentaire et un tiers sur de produits griffés Europlastiques.

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