Steco Power dope ses capacités de production

Le dernier fabricant français de batteries investit fortement pour développer son unité d'Outarville, au nord d'Orléans.

Steco Power ne reprendra pas le site d'Auxerre que l'américain Exide vient de fermer. Après plus de seize mois de négociations, le dernier fabricant français de batteries installé à Outarville (Loiret) a décidé de jeter l'éponge. « Nous avons longuement réfléchi, affirme Georges Tréhoux, directeur général de cette entreprise reprise en 2007 par Esca Prévoyance à la barre du tribunal de commerce d'Orléans. Mais le site d'Auxerre était vide de toute machine et il aurait fallu investir massivement pour le réindustrialiser. Nous avons choisi de privilégier notre unité d'Outarville. » Pour cela le groupe va investir plus de 8 millions d'euros dans l'installation d'une nouvelle fonderie de plomb et de deux demi-chaînes de production qui viendront renforcer les cinq lignes déjà installées.

L'entreprise (43,4 millions d'euros de chiffre d'affaires, 217 salariés) est désormais le « dernier des Mohicans » installé en France après que deux de ses concurrents, les américains Exide et Johnson Controls, ont décidé de fermer leurs unités en 2009. « La production en France est tout à fait pertinente, souligne Georges Tréhoux, car le différentiel de coût de main d'oeuvre avec des pays low-cost est compensé par la disponibilité des stocks et la proximité pour la livraison des grossistes, des centres autos ou des hypermarchés. »

Steco, qui produit à la fois pour l'automobile, les transports ou l'industrie, est avant tout spécialisée dans la batterie de rechange (97 % de sa production) alors que la première monte reste monopolisée par les grands groupes internationaux. « Le marché de la rechange concerne 7,5 millions de batteries par an en France, nous n'en fournissons que 1 million, la marge de progression est donc énorme. Nous voulons prendre entre 35 et 45 % de ce marché », annonce le directeur général.

Créations d'emplois

Avec son investissement qui va être engagé dès septembre, Steco veut passer la vitesse supérieure et vite oublier 2009, année de la crise automobile qui a entraîné une baisse de production de 7 % et une perte de 220.000 euros. Mais le développement d'Outarville, qui va se traduire par des créations d'emplois non encore chiffrées, doit inverser la tendance dès cette année avec une production dépassant le million d'unités et en point de mire une cible fixée à 2,7 millions en 2015. L'objectif est même d'équilibrer les comptes en 2010. Les nouvelles chaînes doivent en particulier pousser la productivité : aujourd'hui une batterie sort des chaînes toutes les six minutes ; dans deux ans, six batteries seront produites chaque minute. Avec cette « nouvelle force de frappe », Steco entend concurrencer les batteries de pays à bas coût, tout en affichant des performances et une qualité supérieures. La PME veut aussi préparer les nouvelles générations de batteries. Mais pas question de s'engager dans les piles à lithium : « C'est un autre métier, confie Georges Tréhoux, même si le marché des voitures électriques explose, il restera un marché suffisant pour les véhicules traditionnels. » Pour autant, Steco travaille et réfléchit déjà à des batteries moins consommatrices de plomb ou utilisant des matériaux alternatifs.

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