C'est une révolution qui est attendue dans le monde radiophonique avec l'arrivée de la radio numérique. « Nous allons unir le monde de la diffusion hertzienne à celui de la diffusion Internet », annonce Laurent Michel, dirigeant d'E-Steresys. Dès que le décret autorisant cette nouvelle génération de radio est paru, fin 2007, cet entrepreneur nantais a saisi la balle au rebond pour concevoir le terminal adapté.

De fait, les futurs postes seront équipés d'un écran pour diffuser en plus de la radio la télévision numérique via la TNT et diverses informations issues du Web. « 150 millions de radios sont installées en France et 2,5 millions vendues par an », détaille Laurent Michel. « Le potentiel est énorme ».

Outre la création d'E-Steresys en avril avec trois associés, l'année 2008 a été consacrée à la mise au point d'un prototype, Diabolo, en participant à un projet collaboratif associant plusieurs partenaires dont RTL. Ce récepteur de radio numérique est, pour l'instant, le seul Français face aux quelque quarante modèles coréens et autres produits britanniques. « Nous avons pris une longueur d'avance et avons donné à Diabolo une vraie valeur ajoutée en élargissant ses fonctionnalités à de nombreux services domestiques », explique le dirigeant. « Breaking news », alertes bancaires ou informations sur la maison, l'éventail est très large. Laurent Michel compte organiser un essai à grande échelle à Nantes en juin afin d'être parfaitement prêt pour le lancement commercial de Diabolo lors des fêtes de fin d'année, au cours desquelles il espère vendre entre 30.000 et 50.000 appareils.

D'ici là, il va lui falloir trouver des partenaires financiers prêts à investir 2 millions d'euros dans l'affaire.

Fabienne Proux, à Nantes