Plasto redécolle grâce à l'innovation

Pour devenir une référence mondiale des adhésifs technologiques, l'ex-filiale du groupe Fournier investit chaque année 7 % de son chiffre d'affaires en R&D.

Plasto revient de loin. Lorsque le groupe Fournier l'a cédée, en 2003, l'entreprise, spécialisée dans l'adhésif, perdait de l'argent : 3,5 millions d'euros par an pour un chiffre d'affaires enlisé autour des 63 millions d'euros. Cinq ans plus tard, la PME bourguignonne emploie encore 480 personnes à Chenôve (Côte-d'Or), contre 530 au départ mais, élément positif, son chiffre d'affaires a décollé, pour atteindre 73,6 millions d'euros en 2007. Mieux : l'entreprise est devenue une référence dans l'adhésif technologique. « Lors de la reprise, nous avons mis l'accent sur deux axes : le développement de nouveaux produits et l'internationalisation », détaille Roland de La Brosse, le président de Plasto.

En cinq ans, l'entreprise a ainsi lancé une vingtaine de nouvelles gammes sur tous les segments de marché où elle est présente : notamment l'automobile (37 % de son chiffre d'affaires), la santé (18 %) et le grand public (37 %). Au total, une soixantaine de personnes travaillent à l'innovation et au développement (produits et process), deux postes qui mobilisent 7 % du chiffre d'affaires chaque année. La stratégie s'avère payante : 20 % du chiffre d'affaires sont aujourd'hui réalisés avec des produits de moins de trois ans.

Nouvelles étiquettes

Les efforts portent essentiellement sur la chimie, dont les progrès permettent aujourd'hui d'envisager des applications qui ne l'étaient pas il y a dix ans. Par exemple, Plasto s'est imposé sur le marché de la poche de sang, avec des étiquettes capables de résister à la stérilisation, au chauffage, à la congélation, à la centrifugation, à la pasteurisation? « Mais nous travaillons également sur la fonctionnalité de nos produits », précise Roland de la Brosse. Plasto, qui détient 50 % de parts de marché sur l'adhésif de bricolage, a ainsi récemment mis sur le marché le « Masking X-Press », un adhésif destiné à masquer les surfaces à peindre, vendu sur un dévidoir spécial qui rend l'opération moins fastidieuse.

Forte de son savoir-faire, qui s'appuie encore sur des investissements technologiques significatifs (quatre à cinq millions d'euros par an), l'entreprise caresse des ambitions fortes : développer sa présence à l'international. Depuis la reprise, deux filiales industrielles ont vu le jour, en Slovaquie en 2006 et au Brésil en 2007, qui viennent s'ajouter à la filiale espagnole. Au total, une centaine de personnes travaillent sur ces trois sites, essentiellement pour le secteur de l'automobile, à qui l'entreprise fournit feuilles d'étanchéité pour les portières, plaques constructeurs ou encore supports adhésifs pour les câbles ou les joints.

Les deux filiales commerciales visent par ailleurs les marchés les plus porteurs aujourd'hui : les États-Unis, premier consommateur de produits de santé, et la Chine, dans une logique d'accompagnement de ses clients. L'objectif est clair : réaliser d'ici cinq ans la moitié de l'activité à l'export, contre un tiers aujourd'hui, en ménageant pour l'entreprise une croissance régulière et continue de + 10 % par an. n

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